
« Le positionnement du traitement herbicide coïncide rarement avec la date optimale de traitement insecticide », assure Benjamin Perriot, ingénieur R&D techniques de pulvérisation chez Arvalis.
© olivierguerinphoto/Adobe StockEntre les herbicides et les insecticides, les conditions d’application diffèrent. Pourtant, sur les céréales à paille, au stade post-levée précoce, il est possible d’associer ces produits pour gagner du temps et éviter deux passages.
« Le positionnement du traitement herbicide coïncide rarement avec la date optimale de traitement insecticide, tempère, tout de même, Benjamin Perriot, ingénieur R&D techniques de pulvérisation et responsable du pôle Flore adventice chez Aravalis. On comprend dès lors que le mélange est difficilement réalisable si on veut maximiser l’efficacité sur les deux cibles visées, graminées d’un côté, pucerons et cicadelles de l’autre. »
Les buses à injection d’air obligatoires pour le prosulfocarbe
Si les conditions sont réunies pour combiner ces interventions, il est nécessaire de choisir des buses adaptées aux produits et au volume de bouillie. Objectif : réaliser le bon compromis pour garantir l’efficacité de l’application dans le respect de la réglementation.
Dans l’une de ses publications datée de l’automne 2023, Benjamin Perriot souligne 2 points de vigilance :
- les buses à injection d’air peuvent être utilisées, peu importe le volume de bouillie, avec des herbicides racinaires. Elles sont d’ailleurs réglementaires pour l’application de prosulfocarbe ;
- l’action des insecticides de la famille des pyréthrinoïdes varie en fonction des quantités de bouillie et du type de buse utilisé. « Des essais, réalisés avec l’ITB en 2022, montrent que la qualité de pulvérisation influence leur efficacité. En testant 3 volumes de bouillie et 4 types de buse, on voit clairement un effet des 2 facteurs étudiés », détaille Benjamin Perriot.
Varier les buses en fonction des volumes de bouillie
En effet, dans le cadre de cet essai sur ces insecticides de contact, il a été montré que seule la buse de référence à fente classique donne des résultats satisfaisants pour l’application à 50 l/ha et 80 l/ha.
En revanche, pour des volumes de 150 l/ha, les buses à injection d’air homologuées à 66 % et 75 % de réduction de dérive peuvent être utilisées.
Enfin, la buse homologuée à 90 % produit de trop grosses gouttes pour un produit de contact, peu importe le volume.
Quel compromis adopter ?
En règle générale, Benjamin Perriot préconise donc d’appliquer ces produits en mélange à 150 l/ha minimum et uniquement avec des buses à injection d’air à 66 % ou 75 % pour maximiser l’efficacité des deux produits.
« Mais, dans la plupart des situations, il convient de dissocier les applications pour utiliser autant que possible une buse homologuée à 90 % avec le prosulfocarbe, une obligation pour réduire la distance de sécurité vis-à-vis des riverains à 10 mètres au lieu de 20 mètres par défaut. Une telle buse est en revanche à proscrire pour des insecticides de contact », conclut le spécialiste d’Arvalis.