
Comment optimiser la nutrition végétale pour rendre les cultures moins sensibles aux ravageurs ? En fournissant les nutriments adéquats au moment approprié, il est possible de créer des conditions hostiles au développement des maladies, ouvrant ainsi la voie à une réduction des traitements phytosanitaires:
- un certain nombre de nutriments interviennent dans la photosynthèse. Si la plante n’est pas capable de se nourrir à partir du sol, par manque de disponibilité des éléments ou blocages de ceux-ci dus à des mauvaises conditions pédoclimatiques, la quantité de carbone fixée est réduite;
- la photosynthèse d’une céréale peut être multipliée par 4 si la plante dispose de tous les éléments nutritifs dont elle a besoin (N, P, Mg, Mn et Fe) au bon moment et sous la bonne forme;
- une plante en bonne santé est en mesure de fournir plus de nourriture aux micro-organismes du sol. Le surplus d’énergie lui permet d’exsuder des sucres complexes par ses racines et de favoriser le développement d’un microbiote sain dans sa rhizosphère;
- en d’autres termes, une photosynthèse optimale permet à la plante de rendre son environnement moins propice au développement des pathogènes du sol.
Comment une bonne transformation de l'azote en protéines rend la plante moins attractive aux ravageurs ? Pour obtenir des cultures plus résistantes face aux pathogènes, il est important de se concentrer sur la transformation de l'azote.
- Une plante en bonne santé convertit l’azote minéral en acides aminés puis en protéines à la fin de chaque journée de croissance.
- Maintenir des niveaux de nitrates et d'ammonium proches de zéro dans la sève confère une meilleure protection contre les insectes piqueurs-suceurs et les champignons. Ces ravageurs ne disposent pas des enzymes nécessaires pour dégrader les protéines et les sucres complexes. Ils se nourrissent principalement de nitrates et d’ammonium contenus dans la sève des plantes.
- La fabrication des protéines suit une succession d’étapes qui nécessite des éléments constitutifs des protéines (azote, soufre, phosphore), des catalyseurs de réaction (magnésium, molybdène, fer, zinc, manganèse, cuivre) et des transporteurs (potassium, bore). Si ce cycle est bloqué à une étape, la protéosynthèse n’est pas complète. Les conditions deviennent plus favorables au développement d’insectes et de maladies fongiques.
- Apporter des acides aminés et oligo-éléments par voie foliaire est un levier pour pallier les ruptures d’alimentation. Ils permettent une meilleure transformation de l'azote et évitent son accumulation dans la sève, ce qui rend la plante moins sensible aux ravageurs.