
Le projet Sol'iflore s'est intéressé aux plantes de services et couverts végétaux d’interculture pour gérer de l’enherbement en ACS.
© Pixel6TM« Peut-on se passer de glyphosate grâce aux couverts végétaux ? Voilà une des questions majeures du projet Sol'iflor », rappelle Alicia Régis de l’association pour la promotion d’une agriculture durable (Apad), lors de la présentation des résultats du projet, le 22 octobre 2024.
Sol'iflor, qui s’inscrit dans le cadre d’un projet Ecophyto II, s’est en effet intéressé aux plantes de services et couverts végétaux d’interculture pour gérer de l’enherbement en ACS.
À cette occasion, 5 plateformes de démonstration ont été mises en place chez des agriculteurs de plusieurs départements : le Pas-de-Calais, l’Eure-et-Loir, la Vendée et le Lot.
Ainsi réparties, ces plateformes d’essais ont produit des résultats représentatifs de 4 grands contextes pédoclimatiques français.
Sol'iflor, un protocole harmonisé
Le protocole mis en place dans le cadre du projet a tenu compte des spécificités de chaque exploitation et des variables pédoclimatiques. Pour harmoniser les observations, il s’est appuyé sur des modalités communes :
- une rotation blé / interculture longue / maïs ;
- des compositions identiques des couverts : un couvert de sarrasin, un autre de graminée C4, un mélange brassicacée-légumineuse, un mélange de 3 espèces dont la longueur des cycles de végétation diffère, un mélange graminée C4-légumineuse et une modalité avec de l’avoine ;
- une fertilisation organique des couverts ;
- un semis des couverts à la volée avant la moisson du blé.
De l’avoine pour limiter l’enherbement
La compilation des données de chaque plateforme a servi à mettre en évidence de grandes tendances :
- la flore adventice présente dans les couverts est majoritairement constituée de graminées annuelles ;
- en moyenne, les repousses de la culture précédente constituent 10 % de la flore non désirée présente dans les intercultures ;
- comparée à un sol nu, la densité moyenne d’adventices diminue de 7 % dans les couverts ;
- il n’y a pas de corrélation entre la biomasse sèche produite par les couverts et celle produite par les adventices ;
- les modalités à base d’avoine sont celles qui limitent le plus fortement le développement des adventices ;
- la fertilisation organique des couverts profite autant aux espèces semées qu’aux adventices ;
- la biomasse sèche produite par les couverts est supérieure lorsqu’ils sont semés à la volée avant moisson.
Des espèces adaptées à chaque territoire
Outre de grandes tendances, des spécificités régionales ont aussi été observées, notamment au niveau du choix des espèces : « Pour moi, l’avoine rude est une espèce très intéressante, qui couvre bien le sol, explique Christophe Barois, agriculteur dans les Hauts-de-France et engagé dans le projet. En revanche, toutes les céréales d’été type sorgho ne sont pas adaptées à notre territoire. »
Si ces céréales d’été ne conviennent pas toujours dans les régions du nord, elles semblent présenter un intérêt plus au sud. C’est en tout cas l’avis de Guillaume Ratz, agriculteur dans le Lot et engagé dans le projet : « À l’opposé de ce qui s’est produit dans le nord, nous avons pu constater que le moha et le sorgho piper à 25 kg/ha donnent de très bons résultats dans le sud-ouest », insiste-t-il.
Évidemment, les spécificités régionales ne s’arrêtent pas là. Retrouvez les résultats complets du projet Sol’iflore et les témoignages de ces agriculteurs dans le webinaire de clôture du projet Sol’iflore, diffusé sur la chaîne YouTube de l’Apad.