Implantation des colzas robustes: les sécheresses estivales accentuent la difficulté de mise en œuvre. Malgré ce constat, Michaël Geloen, ingénieur développement chez Terres Inovia, conseille de maintenir cette stratégie pour lutter contre les ravageurs d’automne.
Michaël Geloen incite les producteurs à se tenir prêts à semer dès le début du mois d’août: "Être prêt ne se traduit pas uniquement par le fait d’avoir achevé sa préparation de sol. À partir de la fin juillet, les semences de colza, de plantes compagnes et l’engrais doivent être présents sur l’exploitation."
Anticiper la préparation du sol et ses approvisionnements augmente la réactivité lorsque les conditions de semis se présentent.
Anticiper ne veut pas dire semer
"Seule l’annonce de précipitations à venir déclenche la mise en place du semis des colzas", explique Michaël Geloen qui ne se fie à aucune autre méthode que celle-ci.
La profondeur du semis, elle, est déterminée par la fraîcheur du sol. En présence d’humidité, le semoir peut être réglé à 2 ou à 3 cm. En revanche, si le sol manque d’eau, il est possible d’aller chercher la fraîcheur plus profondément, jusqu’à 4 cm.
Atteindre le stade 4 feuilles avant l'émergence des altises
Malgré les conditions de sécheresse de l’été 2022, l’ingénieur de Terres Inovia soutient que la stratégie du colza robuste reste privilégiée, car elle limite fortement le risque de destruction des pieds de colza par les ravageurs d’automne.
Cette stratégie implique, entre autres, d’atteindre le stade 4 feuilles à partir du 15 septembre: cette date coïncide avec l’arrivée de la grande altise dans les parcelles. Même si le semis est réalisé précocement, Michaël Geloen déconseille la surdensité:
"Pour limiter la concurrence, la densité optimale doit être de 35-45 plants par mètre carré ou de 15 plants par mètre linéaire pour les parcelles binées."
Optimiser la croissance des plants dès l’implantation
À partir de la fin septembre, chaque plante pèse idéalement 20 grammes, et 60 grammes en décembre. Pour aboutir à un tel développement, Michaël Geloen recommande des apports d’engrais: "Les matières organiques apportent de l’azote, mais aussi du phosphore, de la potasse et d’autres éléments minéraux. Si la fertilisation est minérale, elle doit être réalisée avant le 1er septembre. De plus, il faut opter pour un engrais complexe contenant de l’azote et, aussi, du phosphore qui contribue au développement racinaire."
Cet apport se raisonne sur la base des normes Comifer et prend en compte les analyses de sol.