Un gène d'avirulence identifié

La septoriose du blé tendre est la maladie la plus dommageable sur cette culture; © R.Rapp/Pixel Image

Un pas de plus dans la compréhension et la lutte contre la septoriose du blé tendre. Les chercheurs de l’Inra et leurs homologues suisses ont identifié et caractérisé un gène d’avirulence chez la souche fongique responsable de la maladie. 

La septoriose du blé tendre est la maladie la plus dommageable sur cette culture; © R.Rapp/Pixel Image

Par sa fréquence et l’importance des dégâts potentiels qu’elle engendre, la septoriose du blé tendre est de loin la maladie la plus dommageable sur cette culture en France. Selon Arvalis-Institut du Végétal, sa nuisibilité moyenne est estimée à 17 q/ha. Elle peut même grimper jusqu’à 50 q/ha pour les situations les plus exposées. L’utilisation de variétés de blés améliorées est depuis toujours le moyen de lutte le plus important contre Zymoseptoria tritici, champignon responsable de la maladie. Toutefois, la capacité d’adaptation des champignons phytopathogènes aboutit au contournement plus ou moins rapide des résistances variétales.

Des chercheurs de l’Inra et leurs collègues de l’École polytechnique fédérale de Zürich ont identifié une protéine d’avirulence chez l’agent de la septoriose. Leur rapport rappelle que « la résistance d’une plante à un agent pathogène donné et la capacité de ce dernier à provoquer une maladie chez cette plante sont deux paramètres contrôlés par un gène de résistance (Stb6 ici) de la plante et un gène d’avirulence (AvrStb6) de l’agent pathogène. La reconnaissance du produit de ce gène d’avirulence par la plante hôte, dotée du gène de résistance correspondant, induit une cascade de réactions de défense de la plante. »

En clair, le gène d’avirulence AvrStb6 est le premier à être identifié et validé fonctionnellement chez Zymoseptoria tritici. L’expression d’AvrStb6 est induite dès le début de l’infection. Puis elle augmente fortement juste avant la phase infectieuse dite de nécrotrophie, caractérisée par la colonisation et la destruction rapide des tissus de la plante hôte.

Le rapport indique que la découverte de ce gène d’avirulence est « une avancée majeure vis-à-vis d’un pathosystème d’importance mondiale, permettant de mieux comprendre les mécanismes moléculaires de l’interaction entre le champignon pathogène et sa plante hôte, d’accélérer la découverte des gènes impliqués dans cette interaction et d’améliorer les stratégies de déploiement des résistances du blé à la septoriose. »