Reconsidérer l'impact des activités agricoles sur la biodiversité

Deux études menées par des chercheurs de l’Inrae, du CNRS et des universités de Lorraine, de Picardie et de Mons, en Belgique, viennent d’être validées par deux publications scientifiques. Elles analysent l’impact des pratiques agricoles et des parcelles environnantes, sur la biodiversité, mettant en avant la nécessité de considérer le sujet à une plus grande échelle.

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L’influence des travaux des champs sur la biodiversité est déjà reconnue. En revanche, l’étude montre que les conséquences de ces activités affectent des zones géographiques plus importantes que ce que l’on pensait, touchant les parcelles environnantes et des terres plus éloignées.

En outre, les scientifiques ont prouvé que le niveau d’intensité des pratiques agricoles d’une parcelle donnée et la diversité des rotations de cultures affectaient également les parcelles voisines, touchant par la même occasion la biodiversité locale. Le travail d'un agriculteur impacte donc aussi le sol de son voisin, et l'écosystème qui l'habite...

Dans une seconde étude, conduite au sein du parc naturel régional de Lorraine, « la biodiversité d’une vingtaine de prairies permanentes a été suivie ainsi que l’ensemble des pratiques mises en place dans le paysage de celles-ci », précise Fanny Lienhardt, chargée de relation presse de l’université de Nancy. 40 agriculteurs ont collaboré au projet, autour de 180 parcelles agricoles. Ce suivi a pu mettre en exergue l’importante répercussion des activités agricoles sur les macro-invertébrés et les communautés d’insectes et d’araignées du sol en général.

Les chercheurs ont également mis en avant que « tous les agriculteurs dans un même paysage suivaient la même logique d’intensité », avec bien souvent, à la clé, les mêmes pratiques ou habitudes de travail.

La communauté scientifique s’appuie sur ces résultats pour insister sur le besoin impérieux d’ouvrir la voie « à une gestion plus holistique et éclairée des ressources naturelles précieuses que sont nos terres agricoles », arguant du fait que l’on a encore souvent tendance à sous-estimer l’impact des activités humaines sur notre environnement.