Après El Niño, voici La Niña !

Alors qu'historiquement les deux phénomènes, opposés, surviennent tous les 2 à 3 ans environ, ils se succèdent sans interruption depuis 2019. Si La Niña apporte un temps plus frais et humide, ce qui favorise l'augmentation de la production agricole dans certaines zones, elle a en revanche des effets négatifs sur les récoltes d'Amérique.

Cornfield with corn crop damage and cracked soil. Weather drough

La Niña pourait induire une hausse des récoltes dans certains pays arrosés par de fortes pluies, mais une baisse en Amérique du Nord et du Sud, en provoquant sécheresses et vagues de froid qui affecteront notamment le blé aux États-Unis et le soja au Brésil.

© JJ Gouin/Adobe Stock

La Coface tire la sonnette d'alarme sur les effets, notamment du point de vue agricole, de La Niña. Cette dernière a la même origine qu'El Niño, à savoir une anomalie thermique des eaux de surface de l'océan Pacifique.

Alors qu'en général, les deux épisodes sont séparés par deux ou trois ans, et tandis que les effets d'El Niño se font encore sentir, La Niña arrive dans la foulée. Ils se succèdent ainsi sans répit depuis 2019, ce qui « laisse planer de fortes incertitudes sur les effets à venir », prévient la Coface.

Des effets disparates sur les cultures

Les effets de La Niña, opposés à ceux d'El Niño, ne sont pas identiques sur tous les continents. Ainsi, en Afrique australe, en Asie du Sud-Est et en Australie, le phénomène devrait être accompagné d'un temps plus frais et humide, voire de fortes pluies de décembre 2024 à août 2025, tandis que l'ouest du Canada, le nord des États-Unis, le Japon et la péninsule coréenne connaîtront un hiver plus froid.

Augmentation de la production en Asie-Pacifique

Cela provoquera, d'une part, une augmentation de la production agricole dans la région Asie-Pacifique, principalement en Inde (2e producteur mondial de riz, de blé et de canne à sucre), en Indonésie (1er producteur mondial d'huile de palme et 3e producteur de riz) et en Australie (4e producteur mondial d'orge et de colza).

D'autre part, une baisse des récoltes en Amérique du Nord et du Sud est à prévoir, du fait des sécheresses et des vagues de froid qui affecteront notamment le blé (États-Unis) et le soja (Brésil).

Alerte sur le café et le cacao

De mêmes, les commodités non-céréalières, très sensibles aux aléas météorologiques, seront affectées. C'est vrai de la production régionale de café, de cacao et de fruits, qui sera « particulièrement à risque à horizon un an », précise la Coface.

En outre, La Niña devrait apporter un temps plus chaud et sec à la corne de l'Afrique d'ici la fin de l'année, renforçant un peu plus l'insécurité alimentaire qui sévit déjà en partie dans la zone.

Panique sur le pétrole

Enfin, l'augmentation prévue du nombre d'ouragans sur la côte atlantique des États-Unis et dans le golfe du Mexique pourrait causer des dommages significatifs aux installations pétrolières offshore et provoquer des disruptions dans l'offre de brut.