L’ONG Transport et Environnement pousse un coup de gueule et dénonce la politique européenne en matière de biocarburants dans un communiqué de presse publié le 8 novembre.
Pour rappel, la législation européenne impose aux compagnies pétrolières d’incorporer des biocarburants aux combustibles fossiles afin de décarboner la flotte globale des véhicules. Par ailleurs, l’Union européenne a décidé de classifier l’huile de palme comme biocarburant « non durable ». L’ONG Transport et Environnement estime que les importations de biodiesel à base de soja en guise de substitution à l’huile de palme pourraient être ainsi multipliées par deux, voire par quatre d’ici 2030. Elle précise que les biocarburants fabriqués à partir de soja sont deux fois plus nocifs pour le climat que les carburants produits à partir d’énergies fossiles.
Une étude commanditée par l’ONG précise que cette substitution vers l’huile de soja pourrait entraîner la déforestation d’une surface comprise entre 130 000 à 230 000 ha et conduire à l’émission supplémentaire de 38 millions de tonnes équivalent CO2. Cristina Mestre, en charge des biocarburants pour l’ONG Transport et Environnement, demande que la Commission européenne ait la même politique vis-à-vis du soja que vis-à-vis des autres biocarburants dits de première génération (comme l’huile de palme) et de préciser : « La politique européenne en matière de biocarburants est un désastre complet et a besoin d’être remise à plat. Brûler des cultures vivrières pour alimenter les voitures est pire que de brûler du diesel, alors que des solutions comme l’électrique, l’hydrogène, les carburants de deuxième génération existent déjà… »