Les bonnes perspectives des exportations françaises de blé

Port de Rouen. Crédit: Hélène Sauvage

FranceAgriMer fait état d’une campagne d’exportation 2021-2022 en progression par rapport à la précédente, et trace de bonnes perspectives pour les exportations à venir malgré la baisse du volume de blé récolté cette année.

Sur les 35,4Mt de blé tendre produites en France en 2021, 16,9Mt ont été exportées au cours de la campagne qui s’est achevée le 30 juin dernier, selon les chiffres communiqués le 13 juillet par FranceAgriMer, qui fait état d’un stock final de 3,3Mt. Cette progression de 24% des exportations françaises de blé par rapport à la campagne 2020-2021 a davantage concerné les expéditions vers des pays de l’Union européenne (8Mt, +30%) que vers des pays tiers (8,8Mt, +19%). Selon les chiffres issus des douanes portant sur 11 mois de campagne, les premiers clients ont été la Chine (2,2Mt, +20%), la Belgique (2,1Mt, +12%), les Pays-Bas (2Mt, +32%), l’Algérie (1,7Mt, -4%) – dont les achats ont continué à diminuer alors que le pays, avec 5,2Mt, était encore le premier client des blés français en 2019-2020 –, le Maroc (1,4Mt, +28%) et l’Espagne (1,4Mt, +44%).

Pour les orges, dont 11,5Mt avaient été récoltées en France à l’été 2021, soit 10% de plus que l’année précédente, les exportations au cours de la campagne 2021-2022 ont concerné 6,1Mt (+7%). Comme pour le blé tendre, FranceAgriMer constate une meilleure progression des expéditions vers l’Union européenne (2,7Mt, +10%) que vers les pays tiers (3,4Mt, +5%). Selon les chiffres des douanes sur les 11 premiers mois de campagne, la Chine est le premier acheteur d’orges françaises, même si les quantités exportées vers ce pays en 2021-2022 (2,4Mt) ont baissé de 15% par rapport à la campagne précédente. Suivent la Belgique (1,1Mt, -10%), les Pays-Bas (550.000t, +42%) et le Maroc (417.000t).

Bonnes perspectives à l'export pour le blé nouvelle campagne

FranceAgriMer a également fait part de ses premières prévisions pour les exportations de céréales au cours de la campagne 2022-2023, qui a débuté le 1er juillet. Pour les orges, dont la récolte devrait totaliser 11,2Mt en 2022, soit 2% de moins que l’an dernier, les prévisions d’exportation sont en baisse de 8%: 5,7Mt devraient être expédiées au cours de la campagne 2022-2023, dont 2,8Mt vers l’Union européenne (+5%) et 2,8Mt vers les pays tiers (-18%).

Pour le blé, en revanche, malgré une récolte 2022 en baisse (32,9Mt, -7%), les perspectives sont bonnes à l’export. FranceAgriMer table ainsi sur 17,4Mt d’exportation au total (+3% par rapport à la campagne 2021-2022), dont 7Mt vers des pays de l’Union européenne (-12%) et 10,3Mt vers des pays tiers (+17%). Ces prévisions optimistes sont confortées par un "début de campagne particulièrement actif pour les exportations françaises, notamment vers l’Afrique subsaharienne, l’Égypte et le Maghreb, selon Paul Le Bideau, responsable adjoint de l’unité grain et sucre de FranceAgriMer, qui précise cependant que les projections établies pourraient évoluer, en raison des incertitudes sur la demande chinoise et sur les sorties de blé russe".

La Russie, au cours de la campagne 2021-2022, a exporté 33,6Mt de céréales (-27%), dont 27,6Mt de blé (-19%). Après la chute des exportations en février et mars, les expéditions d’avril et mai 2022 ont été supérieures aux volumes constatés en avril et mai 2021. La Russie devrait pouvoir exporter 41Mt de blé en 2022-2023.

L’Ukraine a, quant à elle, exporté 48,4Mt de céréales en 2021-2022, dont 19,1Mt de blé (+15%) et 23,6Mt de maïs (+2%). Les prévisions du cabinet Ukraine Agro Consul font état, pour la campagne 2022-2023, de 16Mt de blé et 30Mt de maïs disponibles à l’exportation. La réalisation de ce potentiel reste cependant très incertaine: le pays expédiait précédemment jusqu’à 6Mt par mois en maritime, mais peine aujourd’hui, avec le blocus maritime que lui impose la Russie, à exporter 1Mt par mois tous modes confondus.

La plus grande incertitude pèse donc aujourd’hui sur les possibilités d’exportations de céréales ukrainiennes, qui font actuellement l’objet de discussions avec la Russie. "L’effet d’un éventuel accord sur la reprise des exportations maritimes ukrainiennes ne serait pas immédiat; même si les négociations aboutissaient, le retour de l’Ukraine sur les marchés ne se ferait que très lentement", estime Marc Zribi, chef de l’unité grain et sucre de FranceAgriMer, qui souligne par ailleurs que, malgré la part croissante prise sur les marchés mondiaux par les exportations russes et ukrainiennes de grains, ces deux pays ne totalisent ensemble que moins de 20% du marché mondial des exportations agricoles, qui reste dominé par les États-Unis (31%) et le Brésil (22%).

 

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