« Les producteurs européens demandent plus de cohérence entre objectifs environnementaux et de production agricole »

Malgré de récentes initiatives, notamment une nouvelle limitation de certaines exportations ukrainiennes vers l'Union européenne, pour Simon Lacoume, économiste à Coface, rien n'est vraiment réglé en ce qui concerne les fondamentaux de la colère des producteurs.

Simon Lacoume - Coface - environnement - Union européenne

Simon Lacoume, économiste à Coface, estime qu'en « délocalisant » certaines productions, l'Europe se prive de leviers pour faire respecter les critères environnementaux adoptés.

© Coface

>>> Les mouvements de grogne des agriculteurs, en Europe, sont moins virulents qu'en début d'année, mais le feu ne couve-t-il pas sous la cendre ?

Simon Lacoume : Les causes du mouvement de colère que nous avons récemment connu un peu partout en Europe tiennent à des éléments structurels, dont la baisse de la part de l'agriculture dans la structure économique des pays, en particulier de l'Europe de l'ouest, qui se superposent à des éléments plus conjoncturels, dont certains ont été induits par la guerre en Ukraine, comme l'envolée du prix des intrants. Et si les cours du blé se sont eux aussi envolés au début du conflit, ils sont en grande partie retombés, alors que le coût des intrants reste élevé.

À cela s'ajoutent des incertitudes sur les objectifs environnementaux fixés par l'Union, d'une part, et sur l'intégration partielle – plus ou moins provisoire – de l'agriculture ukrainienne au marché européen, d'autre part. Pour l'heure, rien n'est réglé. Et les producteurs européens demandent plus de cohérence et de visibilité sur les objectifs environnementaux poursuivis par l'Europe et sur les objectifs européens en matière de production agricol

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