Spécial colza • La qualité des graines de colza de la récolte 2023 « dans la moyenne »

L'observatoire Terres Inovia présente son analyse pour la saison 2023 des oléagineux et protéagineux. Une hausse globale des impuretés et une baisse de la teneur en eau sont constatées pour le colza. Malgré tout, les teneurs en huile et en protéines sont au rendez-vous, et les rendements français restent honorables. Tout comme ceux du tournesol et du soja. 

Harvesting the rape seed field

La récolte de colza 2023 est dans la moyenne en matière de qualité.

© Gail Johnson/Adobe Stock

Le colza récolté l'été dernier offre une qualité de graines conforme à la moyenne quinquennale, comme le précise Hélène Tribouillois, chargée d'études chez Terres Inovia. Pour l'Institut technique, deux informations sont à retenir en priorité 

  • une teneur en huile moyenne de 43,3 % (très proche des valeurs habituelles - 43,5 % pour la période 2018-2022) ;

  • 98 % des échantillons prélevés correspondant aux normes de commercialisation.

En revanche, de fortes teneurs en huile (supérieures à 44 %), sont constatées dans les régions du nord-ouest de la France, grâce à un meilleur ensoleillement au printemps et à une floraison plus longue.

Un taux moyen d'impuretés qui grimpe à 1,7 %

S'il convient de relativiser, la qualité globale restant très convenable, cette hausse reste l'une des déceptions de la saison, avec un taux d'impuretés qui se rapproche du seuil de tolérance fixé à 2 %, surtout après une récolte 2022 marquée par un taux très maîtrisé (1,1 %).

Ces résultats sont en partie dus à un développement plus important des adventices, avec des conditions de récoltes souvent plus difficiles. 

On note aussi une teneur en eau en léger retrait par rapport aux moyennes quinquennales, mais moins que pour la saison 2022 cependant. 

Des valeurs convaincantes pour les tourteaux 

Concernant les tourteaux de colza, Hélène Tribouillois met en avant deux chiffres plutôt positifs :

  • une teneur moyenne en protéines des graines de l'ordre de 38,9 % ;

  •  une teneur en glucosinolates en baisse ( 14,9 µmol/g  pour une moyenne quinquennale à 15,7).

Ces données viennent confirmer des valeurs nutritives suffisantes pour l'utilisation dans l'alimentation du bétail. 

Des résultats similaires pour le tournesol et le soja

Terres Inovia évoque là encore une teneur en huile proche de la moyenne, avec 44,4 %, contre 44,8 % pour l'ensemble de la période 2018 à 2022. Le taux de protéines, quant à lui, diminue par rapport à 2023, passant de 36,3 à 32,2 %.

L'Institut note aussi une bonne qualité de l'huile, avec :

  • une acidité oléique de 0,4 %,

  • une teneur moyenne en acide de 87,8 %, soit 1,2 point au-dessus de la moyenne quinquennale. 

L'oléagineux a profité des conditions sèches de l'été dernier, avec notamment des températures nocturnes élevées. Ceci « limitant de fait la dégradation des triglycérides, qui entraîne cette montée de l'acidité oléique », précise la chargée d'études. 

Le soja 2023, de son côté, se caractérise également par une récolte plutôt qualitative
Terres Inovia met en avant 3 données, toutes légèrement au-dessus de la normale :

  • un poids de mille grains à 167,3 g en moyenne ;

  • une teneur en protéines à hauteur de 42,7 % sur matière sèche ;

  • un taux d'huile moyen de 21,3 % sur matière sèche.

Le phénomène des « graines vertes » persiste

L'Institut note la réapparition de ce problème, initialement identifié en 2022 dans les récoltes, bien que la proportion ait fortement chuté, avec 14 % de lots étudiés contenant plus de 1 % de graines vertes, contre 60 % pour l'année 2022.

« Une anomalie causée par des pics de chaleurs précoces, qui bloquent ainsi la dégradation de la chlorophylle pendant la phase de maturation des graines », explique Hélène Tribouillois. 

Un exemple supplémentaire de complication directement liée au changement climatique, avec des conditions de culture difficiles qui se banalisent.