Selon les chiffres publiés la semaine dernière par l'Agence Bio, 2023 aura été une année « pour rien ». D'une part, la consommation a quelque peu enrayé sa baisse des années précédentes, et de l'autre, si les surfaces de production reculent de 2 %, le nombre de producteurs augmente de 2 %.
Les producteurs misent sur la vente directe
Dans le détail, les magasins bio enregistrent une progression des ventes de plus de 2,2 % par rapport à 2022, tandis que la grande distribution accuse un recul de 4 %. De manière générale, même si la vente directe a le vent en poupe (+ 9 %), la part du bio diminue dans le panier des ménages, passant à 5,6 % en 2023 contre 6 % en 2022.
Pourtant, les produits bio ont été moins affectés par l'inflation : 8 % contre 12 % pour les produits non bio l'an dernier.
Des convertis plus nombreux que les déconvertis
Mais surtout, les craintes concernant les déconversions ne se sont pas avérées. L'an dernier, les producteurs ont été 7 % à se convertir ou se lancer en bio, tandis que 5 % en sont sortis.
Le solde est donc encore positif, alors que certains s'inquiétaient d'un solde négatif en 2023, dans le sillage d'un mouvement entamé en pleine période d'inflation et de baisse des débouchés pour les producteurs bio.
Une baisse des surfaces de grandes cultures
Autre élément qui ressort de la dernière livraison chiffrée de l'Agence Bio, l'évolution du paysage agricole bio, avec davantage d'exploitations plus petites. « Ces 2 % de producteurs en plus s'accompagnent d'une baisse des surfaces bio de 2 %, représentant 54.000 hectares en moins », relève l'Agence Bio.
Un phénomène essentiellement dû au recul des surfaces fourragères (qui représentent 58 % des surfaces bio) et des grandes cultures (27 %). Le bio passe ainsi de 10,5 % à 10,4 % des surfaces agricoles en France. Enfin, les cheptels bio sont en recul, à l'exception des brebis à viande et des ruches.
Le bio consommé est avant tout français
Par ailleurs, l'Agence Bio rappelle que 71 % du bio consommé dans l'Hexagone est d'origine France, d'autant que le recul des imports bio se confirme. Ceux-ci restent composés à 75 % de produits exotiques (fruits, café, thé, sucre, crevettes...), méditerranéens ou nordiques.
« Avec 2,8 millions d'hectares en surfaces de production bio émancipées des importations d'engrais azotés (puisque le règlement européen bio les interdit), les filières bio renforcent l'autonomie de la France en fertilisation », se félicite l'Agence.
Enfin, la France reste la première surface cultivée en bio d'Europe et le premier vignoble bio mondial.