La compaction est l’une des principales causes de dégradation de la structure des sols. Si les pneumatiques sont une des causes de tassement, ils sont aussi une solution pour limiter ces phénomènes, à condition de bien les choisir et de bien les régler.
Bastien Nourrisson, responsable technique et commercial pour le groupe Michelin, est intervenu, le 27 octobre dernier, lors d'une journée organisée par la FDCuma 55 :
Dans un pneu, c’est l’air qui porte la charge. Plus on augmente le volume d’air, plus on diminue la pression et plus on peut augmenter la capacité de charge.Attention, un tracteur homologué pour des pneus de 1,95 mètre ne l’est pas forcément pour des pneus de 2,05 mètres. Si on ne peut pas jouer sur la hauteur pour augmenter le volume d’air, il faut jouer sur la largeur et la technologie du pneu.
Pneu basse pression
Michelin a mis au point la technologie Ultraflex. Les pneus dotés de la technologie Ultraflex, dits « basse pression », ont une surface d’empreinte augmentée de 30% et une capacité de charge supérieure, jusqu’à +50%.
Pour illustrer les propos du responsable, l’impact d’un pneu « classique » Multibib 650/65 R42 (pression du pneu à 1,6 bar) (en haut) a été comparé à celui d’un pneu Xeobib VF710/60 R42 muni de la technologie Ultraflex (pression à 1 bar) (en bas). Le résultat est visible sur les photos. Les fils blancs montrent la position initiale des couches de sable.
Photos : H.Grare/Pixel Image
La comparaison illustre le gain apporté par la technologie Ultraflex : pour une même charge par pneu (4,600 kg), l’empreinte au sol du pneu Xeobib est de +21,4%, la compaction est réduite de 18% et la profondeur de l’ornière est réduite de 33,3%.
Le bon compromis en fonction des usages
Quelle que soit la dimension du pneu choisie, la pression est déterminée par l’usage que l’agriculteur veut en faire. Elle dépend de la charge, de la vitesse et du travail. Un calculateur de pression est disponible sur le site Michelin pneumatiques agricoles.
Bastien Nourrisson reconnaît :
Certes, l’agriculteur est amené à changer régulièrement d’outils. Le risque est que les pneus ne soient plus adaptés. Il faut trouver un compromis (dimension, pression) en fonction des usages qu’il veut en faire.
Quelle que soit l’utilisation que l’agriculteur en fait, un pneu, ça s’use. Plus ou moins vite. À cause d’un défaut de parallélisme, d’une usure liée à la route, d’un attelage tirant, ou d’un choc de pincement. Il s’agit des causes les plus fréquentes d’usure.
Bastien Nourrisson recommande :
Il est préférable de changer les quatre pneumatiques en même temps pour garantir la longévité, même si les pneus avant s’usent plus vite que les pneus arrière.