Le problème. Les dispositifs d’injection directe embarquée sur le pulvérisateur trouvent leurs origines dans l’irrigation fertilisante. Mais la technique n’a pas trouvé son public dans l’Hexagone du fait de différentes contraintes :
- Elle est soumise aux vibrations et à la grande variété de spécialités utilisées et réservée aux liquides.
- L’homogénéité de la bouillie obtenue entre le point d’injection et la rampe pose également un problème.
- Le temps de mélange requiert une grande distance au regard des vitesses pratiquées en grandes cultures. Par conséquent, les capacités de modulation intraparcellaire ou la réactivité du système DPA peuvent perdre en précision.
Ailleurs. L’Amérique du Nord et l’Australie sont plus friandes de cette technologie, aidées par la dimension des parcelles et le faible nombre de produits utilisés. Il est en effet plus facile de se débarrasser des « fonds de bidons » sur de grandes surfaces.
Les causes. Le concept butte aussi sur la grande difficulté de seconde monte sur les matériels.
- Selon Xavier Cassassole, il est indispensable que les constructeurs de pulvérisateurs s’approprient des technologies pas toujours issues de leur propre bureau d’études. Comme il l’avoue, son concept ambitieux et la taille modeste de sa structure ont eu raison de la société Diimotion.
Les solutions. Le constructeur danois Danfoil ou encore Amazone ont présenté des machines équipées d’injection au cours des deux années écoulées.
- Le dispositif présenté par Amazone au Sima 2022 est fondé sur l’application d’un produit complémentaire à une bouillie conventionnelle. Il permet localement d’adapter la pulvérisation à des stades différents et des flores ou des infestations parasitaires particulières.
- Si tous utilisent des réservoirs intégrés à leur dispositif de dosage, Danfoil, avec ses cinq unités d’injection ouvre, selon la société DK Innov, distributrice de la marque, à la mise en œuvre en direct à partir des emballages d’origine.
Les avantages. L’injection peut aussi déboucher sur la protection de l’utilisateur.
- L’exposition de l’opérateur aux risques lors du transfert de produits purs est importante.
- La possibilité de prélever la juste quantité dans un bidon conçu à cet effet est essentielle.
- Deux voies parfaitement compatibles émergent : le bouchon universel,
avec son unité de transfert et la préparation automatisée des bouillies, sans contact, attendue pour 2025.