Pour le retour des essais techniques, la rédaction de Cultivar a voulu se pencher sur un problème d’actualité : la lutte contre la dérive en pulvérisation. Pour cet essai, en partenariat avec De Sangosse qui a fourni l’adjuvant Li700® Star, nous avons voulu savoir si l’ajout d’un adjuvant a un impact important sur la qualité de pulvérisation, mais aussi sur la dérive. La première partie de l’essai a permis de tester une buse à fente classique.
Et pour mettre en place cet essai un peu particulier, nous avons de nouveau fait appel à Julien Hérault, conseiller machinisme indépendant chez Conseils Agroéquipements. C’est aux alentours de Noël que celui-ci a pu mettre en place notre test. Pour cela, un protocole particulier avait été organisé.
Nous avons utilisé un pulvérisateur traîné, un Kuhn Lexis, qui possède une rampe de 24 m. Les buses sont espacées de 50 cm. La circulation est classique, et la régulation se fait par DPAE, nous détaille le conseiller machinisme. Le dispositif prévu est assez simple : nous allons mettre trois papiers hydrosensibles sous la rampe, pour contrôler l’efficacité de couverture et la taille des gouttes. Puis nous allons mettre cinq papiers hydrosensibles, à 50 cm, 1 m, 2 m, 3,50 m et 5 m à l’aplomb de l’extrémité de la rampe. Ceux-ci seront utilisés pour quantifier la dérive. À noter que le dispositif a été pensé de façon à ce que le vent dominant soit perpendiculaire au sens d’avancement.
Une fois le dispositif validé, nous avons choisi d'expérimenter quatre modalités différentes. Les deux premiers passages se font avec des buses à fente classique Teejet XRC, avec un angle de 110°, et un calibre de 025, soit des buses couleur Lila en norme Iso. Avec une pression de 2 bars et une vitesse de 12 km/h, le volume par hectare est de 80 l/ha. Dans la première modalité, le pulvérisateur passe avec de l’eau claire. Puis dans la deuxième modalité, nous avons ajouté l’adjuvant Li700® Star, à raison d’un dosage de 0,25 %. Pour ces deux modalités, le vent était de 5 km/h, sans rafales.
Nous avons constaté des différences notables entre le passage à l’eau claire et le passage à l’eau adjuvantée, constate Julien Hérault. On a systématiquement augmenté la VMD, soit la taille moyenne des gouttes. Mais on a également amélioré le spectre des gouttes. En effet, l’adjuvant a permis d’homogénéiser le spectre, en éliminant une grande partie des gouttes les plus fines. Pour conclure sur l’impact de l’adjuvant en matière de qualité de pulvérisation, ce test a permis de constater que l’utilisation de l’adjuvant ne détériore pas la qualité de couverture ou la densité d’impact. Au contraire, malgré l’augmentation de la taille moyenne des gouttes, l’adjuvant permet de garantir l’efficacité du traitement.
Et au niveau de la dérive alors ?
Pour rappel, les buses à fente classique ont été testées avec un vent latéral assez faible, de 5 km/h de moyenne au moment de l’essai, rappelle Julien Hérault. Mais malgré les conditions idéales pour un traitement, nous avons observé des écarts importants, entre l’utilisation de l’eau pure et le passage avec de l’eau adjuvantée. Si nous prenons la dérive à 5 m par exemple, la dérive a diminué de 65 % ! En moyenne, nous constatons sur l’ensemble des papiers hydrosensibles mis après l’extrémité de la rampe, une réduction de la dérive de l’ordre de 50 % ! Ce résultat est permis grâce à l’utilisation de l’adjuvant.
Données chiffrées
Pour quantifier la dérive, Julien Hérault regarde l’évolution de plusieurs critères :
Il faut être précis dans les termes, explique Julien Hérault. Je ne mesure pas directement la dérive, mais je m’intéresse à l’évolution de la dérive. Et pour cela, je m’appuie sur différents critères, comme le pourcentage de couverture, mais également le nombre d’impacts/cm2.
Nous observons bien une diminution importante du pourcentage de couverture et du nombre d'impacts/cm² sur les papiers hydrosensibles positionnés de 0,5 à 5m de l'aplomb de la buse démontrant la réduction de la dérive.