Cette nouvelle entreprise, installée dans les Landes, propose un deal aux agriculteurs : choisir de diversifier leur assolement avec l’implantation automnale d’une culture de bambou. Une solution qui permettrait selon elle une double rentabilité.
D’abord par la récolte, puis par la revente, de crédits carbone ; conséquence d’un troisième but, environnemental cette fois, grâce au fort volume de CO2 capté par le végétal.
D’après Mathieu Poizat, cofondateur de la société, le bambou est bien adapté aux aléas climatiques, désormais plus fréquents et plus violents. « Il permet une diversification idéale, étant rentable, résiliant et réclamant peu d’entretien. » Mais la plante recèle aussi d’autres avantages...
Une transformation prisée par l’industrie
Le bambou, une fois récolté, permet diverses utilisations. Depuis quelques années, l’industrie du bâtiment s’y intéresse, car le végétal peut être destiné à la confection de matériaux de construction, d’isolation et sert d’ingrédient à la confection de biomatériaux. Les utilisations de cette biomasse ligneuse sont multiples. L’industrie du textile n’est d'ailleurs pas en reste.
Un puits de carbone efficace
On connaît la rapidité de pousse du bambou, ainsi que son besoin très faible en eau. Il serait en moyenne de 1 000 mm par an. Mais le bambou est aussi un allié de choix dans la lutte contre les émission de CO2.
Les analyses parlent de 30% à 35% de stockage de gaz carbonique supplémentaire par rapport à la majorité des arbres. Un argument majeur pour répondre aux préoccupations actuelles de bilan carbone. D’autant qu’il semble bien s’acclimater à l’influence océanique de l’Ouest de la France.
Un engagement commercial à long terme
L’équipe d’Horizom a mis en place un partenariat inédit avec quelques agriculteurs du département, mais le modèle vise à s’exporter.
Pour faire simple, les exploitants intéressés par cette culture et disposant de suffisamment de terres bénéficient d’une étude pédoclimatique de leur sol, afin de déterminer si l’implantation du bambou serait concevable.
Si les voyants sont au vert, le cultivateur signe « un contrat de rachat sur vingt ans du carbone et de la biomasse », explique Mathieu Poizat, qui précise que cela garanti au professionnel des débouchés rentables.
Même sans le recul nécessaire pour attester du potentiel commercial, la démarche globale a le mérite d’être innovante et d’apporter une réponse concrète aux besoins de développement de l’agroécologie.