La pollinisation a une valeur marchande

Les insectes, et plus particulièrement les abeilles, participent à la biodiversité et au fonctionnement des écosystèmes. Crédit photo : Julie Guichon

« Notre bien-être social dépend de nombreux services écosystémiques qui se rendent eux-mêmes des services entre eux », indique Jean-Michel Salles, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, UMR CEE-M. Ces mots ont fait l’objet de l’introduction du webinaire organisé par Agreemium et ACTA sur la thématique suivante : Quelle valeur économique attribuer à la biodiversité ?
 

Donner une valeur économique à la biodiversité revient à construire un indicateur monétaire qui reflète son utilité et sa rareté, souligne Jean-Michel Salles. Elle ne représente pas la seule valeur légitime pour faire des choix de société, mais un moyen pour identifier des coûts ou justifier des choix d’arrêtés.

La pollinisation au service de la société

Nicola Gallai, enseignant-chercheur à l’Ensfea, a participé au rapport de l’Intergovernmental Panel on Biodiversity and Ecosystem Services sur l’évaluation de la pollinisation et des insectes pollinisateurs. Il indique que ces insectes rendent des services écosystémiques qui reflètent une unité écologique avec des interactions multiples.

La pollinisation est un processus de transfert du pollen d’une plante à une autre par le vent, la pluie ou les insectes, dont les abeilles domestiques et sauvages, rappelle l’enseignant. Les abeilles représentent un apport non négligeable car, en permettant aux plantes de se reproduire, elles participent à la biodiversité et au fonctionnement des écosystèmes.

Cependant, ces insectes, et plus particulièrement les abeilles, sont en déclin pour de multiples raisons : maladies, espèces invasives (comme le frelon asiatique), intensification de l’agriculture, destruction des habitats naturels, changement climatique, etc.

Dans le Monde, 90 % des plantes sauvages et 70 % des cultures dépendent de ces insectes pollinisateurs qui assurent ainsi leur alimentation et donc leur survie. En cela, elles représentent un service écosystémique pour la société. Ces insectes permettent de créer des produits (miel), d’augmenter les rendements des cultures et par conséquent le revenu des agriculteurs et des apiculteurs.

Ils ont donc une valeur marchande qu’il convient d’estimer, poursuit Nicola Gallai. Nous avons besoin d’indicateurs monétaires pour évaluer la contribution de ces pollinisateurs sur le bien-être social.

D’après lui, cette valeur dépend de plusieurs facteurs dont la part que donne l’économiste à ce service rendu est le choix de l’échelle spatiale.

Cette dernière est liée à la nature de la partie prenante (distributeur, agriculteur, apiculteur, etc.) qui a des perceptions humaines différentes selon ses intérêts.

Des bénéfices non marchands

La pollinisation apporte également des bénéfices non marchands, comme la contribution à l’esthétique du paysage. D’après Nicola Gallai, depuis le début des années 1980, les études ne concernent que les usages directs des abeilles sans aucune estimation de leur impact sur la valeur de non-usage (existence des plantes, etc.)

Se pose alors la question sur la faisabilité d’évaluer une valeur économique totale des pollinisateurs et de la pollinisation, souligne Nicola Gallai. Comment donner une valeur à un champ de fleurs sauvages ou au bonheur que procure l’existence d’une abeille ?

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