Pour Laurent Denise, chercheur indépendant sur le lien eau-climat-biodiversité, le maïs fait partie de ces cultures vertes en été qui, grâce à l’irrigation, contribue à maintenir la pompe à eau du sol et éviter son assèchement.
- « L’utilisation de l’eau, et notamment l’irrigation, est un sujet tabou, indique Laurent Denise. Et pourtant, irriguer c’est développer de la biomasse végétale qui maintient le cycle de l’eau, évite l’assèchement du sol et réduit la température ambiante. »
« Pour irriguer moins il faut végétaliser plus »
D’après les recherches de Laurent Denise, 70 % des précipitations continentales proviennent de l'évapotranspiration des plantes, les 30 % restants émanent de l’évaporation de la mer.
- « À titre indicatif, précise-t-il, une forêt de feuillus transpire près de 500 mm d’eau par an et provoque ainsi 750 mm de pluie par an, soit trois litres de pluie récupérés pour deux litres d’eau évaporés. Par conséquent, la température s’abaisse et il fait moins chaud.
Nous pouvons transposer cette réalité à l’agriculture en produisant davantage de cultures dont la croissance culmine en été (maïs, silphie, tournesol ou sorgho). Produire l'été est une nécessité pour entretenir le cycle de l'eau. Cela semble contre intuitif mais, pour irriguer moins il faut végétaliser plus. »
Face à ce constat, il préconise de maintenir une couverture permanente des sols et de semer, dès la moisson, un couvert végétal (ou une deuxième culture) capable de produire rapidement une forte biomasse qui retient l’eau dans le sol.
Une fois restituée au sol, cette biomasse est aussi une source de matière organique qui apporte de multiples bénéfices : amélioration de la structure du sol, fourniture d’énergie à la vie biologique et aide à la rétention naturelle de l’eau ainsi qu’au remplissage de la réserve utile.