Comme celles d'hiver, les Cive d'été ont fait l'objet de travaux dans le cadre du projet Recital, coordonné par Arvalis et soutenu par l'Ademe. En Cive d'hiver, les rendements mesurés varient globalement entre 4 et 10tMS/ha; en Cive d'été, tous itinéraires confondus, la variabilité est encore plus élevée: elle va de 0 à 10tMS/ha. En moyenne, en France, les Cive d'été sont récoltables une année sur deux, avec des secteurs (la Bretagne nord, par exemple) pour lesquels la récolte est assurée quatre années sur cinq, et d'autres où elle ne l'est qu'une année sur cinq.
Limiter l'investissement au vu de l'incertitude
Sans surprise, la principale cause des échecs des Cive d'été est la sécheresse. Animateur de l'équipe bioressources à Arvalis et coordinateur de Recital, Sylvain Marsac estime que les Cive d'été sont avant tout des "cultures d'opportunité": "Elles dépendent fortement des ressources en eaux pluviale ou d’irrigation. Dans la plupart des régions, le succès est fonction de la date de récolte de la culture principale, de la survenue d'un orage, des possibilités d'irrigation... Si on se lance sans savoir ce que cela va donner, il faut limiter l’investissement en semences."
Une Cive d'été doit être semée avant le 10 juillet, le plus tôt possible après la récolte. À l’inverse de la Cive d’hiver, la Cive d’été n’accumule plus de biomasse sur la fin de son cycle. Elle doit être récoltée entre le 20 septembre et le 15 octobre.
Réduire les risques d'échec total
Mettre en place des mélanges peut éventuellement réduire les risques d'échec total. Le semencier Lidéa propose une gamme de mélanges spécifiques pour les Cive d'été, Lidmetha (moha, nyger et tournesol), Lidmetha 20 (tournesol, nyger et sorgho fourrager), et Lidmetha 30 (tournesol et sorgho fourrager tardif). Pour Sylvain Marsac, il est cependant difficile d'évaluer objectivement l'intérêt de ces mélanges et il faut toujours calculer le ratio "coût/opportunité". Son collègue Nicolas Dagorn, ingénieur bioressources, rappelle néanmoins que les Cive d'été rendent aussi des services environnementaux (biodiversité notamment).
Un semis dans le couvert permettrait de gagner quelques jours sur le semis et de bénéficier de meilleures conditions d'implantation. Cette technique, qui nécessite du matériel adapté (épandeur amélioré, drone...), est actuellement suivie dans le cadre de Recital.