150 agriculteurs invitent le public dans la cabine de leur moissonneuse

Moissonneuse.fr est une plateforme en ligne qui met en relation des agriculteurs et des citoyens désireux de découvrir le travail des moissons. Après une interruption de 5 ans, la plateforme reprend du service, portée, cette fois, par Intercéréales. Aujourd’hui, le site vient tout juste d’atteindre les objectifs fixés en début de campagne, c’est-à-dire 150 agriculteurs inscrits.

Pour la campagne 2024, l’interprofession Intercéréales reprend le flambeau. La plateforme vient de franchir le cap des 150 producteurs inscrits.

© Esta Webster /Adobe Stock

« On n’a rien inventé. Les agriculteurs ont toujours accueilli du public dans leur moissonneuse, assure Bruno Cardot, agriculteur dans l’Aisne, très présent sur les réseaux sociaux et investi dans la plateforme numérique Moissonneuse.fr.

Après une interruption de 5 ans, cette plateforme, qui invite les citoyens à prendre place à bord d’engins de récolte, reprend du service. Elle a été créée en 2018 à l’initiative de David Forge, agriculteur dans l’Indre-et-Loire, et s’est arrêtée lors de la pandémie de Covid-19.

Intercéréales reprend l’animation de Moissonneuse.fr

Pour la campagne 2024, l’interprofession Intercéréales reprend le flambeau. La plateforme vient de franchir le cap des 150 producteurs inscrits : « Nous tenons aujourd’hui les objectifs lancés en début de campagne, affirme Bruno Cardot. La démarche sur la plateforme est simple. Un producteur qui souhaite accueillir du public dans sa moissonneuse s’inscrit et laisse ses coordonnées sur le site. Il est ensuite contacté directement par les personnes intéressées. Il n’y a pas d’autre cadre que celui-ci. On y va au feeling, c’est comme cela que naissent de vrais échanges. »

Et quoi de mieux pour échanger, qu’une grosse machine : « La ferraille met tout le monde d’accord. On commence par parler largueur de coupe, puissance et prix. Ensuite, naturellement, la discussion s’étend à notre métier et à nos préoccupations communes. Évidemment, personne n’est mieux placé que nous, agriculteurs, pour parler de notre travail », revendique le producteur de l’Aisne, également vice-président de FranceAgriTwittos, une association qui œuvre pour une communication positive autour de l’agriculture.

« Parler des aspects positifs de nos activités, mais aussi des problèmes »

Alors que la moisson approche, Bruno Cardot espère embarquer des personnes dans sa machine. Il n’est pas le seul à attendre ses premiers appels. Samuel Baudouin, agriculteur dans les Deux-Sèvres, vient tout juste de s’inscrire.

« On n’a rien à vendre, rien à gagner, sauf le fait d’être mieux compris et d’avoir des discussions constructives avec des gens qui ne sont pas du milieu. Pour moi, c’est important d’échanger sur notre métier, de parler des aspects positifs de nos activités, mais aussi des problèmes, assure Samuel Baudouin, polyculture-éleveur. Dans mon village à Mauzé-sur-le-Mignon, il y a un projet de mégabassine. Alors, évidemment, je ne ferai pas l’impasse sur ce sujet. »

François Petorin, quant à lui, cultive 200 ha dans les Deux-Sèvres. Contrairement à Samuel Baudouin, il n’en est pas à sa première campagne sur Moissonneuse.fr. « Je m’étais inscrit lors d’une récolte précédente, mais je n’ai jamais reçu d’appel. Je produis dans la plaine de Niort, une ville d’environ 60.000 habitants. J’espère que cette année les Niortais viendront à ma rencontre. Nous occupons les mêmes espaces, c’est important de se connaître », souligne le producteur.

Aujourd’hui, la moisson démarre doucement et il reste encore à organiser les rendez-vous.