
Benoît Bulot, responsable du site industriel Limagrain à Saint-Mathurin-sur-Loire.
© DR et kyrychukvitaliy/Adobe Stock>>> Constatez-vous une érosion du nombre d’agriculteurs multiplicateurs dans votre réseau ?
Benoît Bulot : Sur mon secteur, où se produit essentiellement du maïs semences, cette baisse est limitée. Elle est d’environ 1 % tous les deux ans. Mais nous savons que, d’ici cinq ans, une part non négligeable des agriculteurs de notre réseau va partir à la retraite.
Afin de pérenniser nos productions, nous sommes vigilants à la continuité de l’activité de multiplication dans le cadre des futures reprises. Il nous faudra sûrement trouver de nouveaux multiplicateurs proches de notre usine, car nous devons respecter des délais de transport très courts au moment de la récolte.
>>> Quels arguments mettez-vous en avant pour « recruter » de nouveaux agriculteurs multiplicateurs ?
B. B. : Le fait que ce soit une activité rémunératrice. Nous travaillons avec une OP, qui nous présente chaque année les charges et le temps de travail de ses adhérents multiplicateurs et nous nous engageons à couvrir l’ensemble des frais engagés ainsi qu’à rémunérer leur travail à sa juste valeur.
Nous essayons de stabiliser au mieux leurs revenus par des mécanismes de lissage pour éviter les à-coups liés aux fluctuations du marché. Limagrain est également présent les années difficiles grâce à l’assurance climatique ou à la caisse de risque qui est abondée par le groupe et nos agriculteurs.
>>> Soutenez-vous vos producteurs dans l’achat de matériels spécifiques pour le semis, la castration ou la récolte ?
B. B. : Nous proposons en effet des mesures d’accompagnement des agriculteurs à l’installation en maïs semences. Elles se traduisent par des « bonus » de paiement permettant de couvrir jusqu’à 30 % de l’achat de matériel.
L’objectif est qu’ils soient performants dès le début de leur activité de multiplication, pour qu’ils puissent ainsi rentabiliser plus rapidement leurs investissements.
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