
Pour Frédéric Denhez, journaliste spécialisé sur les questions environnementales et agricoles, la perception des Français, entre nostalgie et méfiance envers les agriculteurs, complique l'émergence d'une nouvelle vision de l'agriculture.
© Corinne Chenet et Suwun/Adobe Stock>>> Voyez-vous une spécificité française dans la perception de l'agriculture par rapport à d'autres pays ?
F. D. : Je ne suis pas spécialiste de l'agriculture dans d'autres pays, mais il me semble, effectivement – et mes confrères étrangers en poste en France le confirment –, qu'il y a une spécificité française en ce qui concerne l'agriculture. Non seulement la France est un grand pays agricole, mais en plus, sa puissance, historiquement, est venue de la terre, de l'agriculture.
Contrairement à des pays comme le Royaume-Uni, qui se sont construits sur le commerce puis sur l'industrie, la France ne s'est industrialisée que tardivement.
En outre, cette caractéristique fait qu'elle a toujours réussi à nourrir sa population et a été peu pourvoyeuse d'émigrants, à l'inverse d'autres pays européens. Certes, cette puissance fait maintenant partie du passé, mais les Français ont tendance à s'y raccrocher. C'est très nostalgique et pas très rationnel, évidemment.
On le voit à l'occasion du Salon international de l'agriculture, un événement qui n'a pas de réel équivalent ailleurs en Europe, d'ailleurs. On s'y presse, mais on y va comme on va au zoo, p
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