
Lorsque l’on souhaite s’équiper d’une charrue semi-portée, deux configurations s’offrent à nous : la monoroue ou le chariot.
© Grégoire BessonL’orientation du choix entre une charrue semi-portée à chariot ou monoroue est d’abord conditionnée par le nombre de corps désiré. La majorité des constructeurs propose des charrues monoroues jusqu’à 9 corps. Au-delà, il faut s’orienter vers les modèles à chariot qui s’étendent jusqu’à 12, voire 14 corps pour les plus grosses.
Relief des parcelles
La taille et le relief du parcellaire influent également le choix vers l’une ou l’autre des charrues. Dans de vastes étendues aux parcelles rectilignes, la longueur d’un modèle à chariot ne sera pas un souci pour les demi-tours et la réalisation des fourrières.
D’autant que ces machines offrent des modèles au-delà de 9 corps, et donc davantage de débit de chantier. En revanche, dans des secteurs bocagers ou des parcelles plus petites et irrégulières, la maniabilité de la charrue monoroue sera appréciée, en particulier pour travailler les coins de champ.
« Au retournement, l’inclinaison de la charrue monoroue joue sur l’inclinaison de la roue, explique Brieuc Ficheux, chef de produits charrues chez Kverneland. Il est ainsi possible de diriger la charrue à droite et à gauche en faisant bouger la roue, en actionnant le retournement. Un atout pour la manœuvrabilité. »
Lors d’un retournement dans des pentes, il n’y a qu’un point d’appui au sol pour la charrue monoroue. La stabilité est donc plus délicate avec davantage de balancement, d’autant plus si la roue n’est pas très large.
« Dans les parcelles avec beaucoup de dévers, la chariot se révèle meilleure, indique Marc Besson, directeur marketing chez Grégoire Besson. L’essieu central avec deux roues s’avère plus stable qu’une seule roue. »
La majorité des constructeurs propose des charrues monoroue jusqu’à 9 corps. Au-delà, il faut s’orienter vers les modèles à chariot qui s’étendent jusqu’à 12, voire 14 corps.
Utilisation et réglages
De par sa conception, avec tous les corps sur le même châssis, la monoroue se rapproche d’une charrue portée, là où le chariot comporte deux parties. En bout de champ, le relevage d’une monoroue pour la sortie de raie peut s’effectuer d’un coup alors que le chariot nécessite deux actions. Cependant, ce dernier permet de travailler avec la charrue arrière relevée si besoin sur certains modèles.
« Régler la partie arrière d’une chariot peut être un peu plus complexe, note Marc Besson. De plus, sur une monoroue, l’avant-train s’articule à 110°, ce qui joue en faveur de la maniabilité, en particulier pour les demi-tours. Au transport, la chariot, quant à elle, offre une stabilité comme une remorque. »
L’aspect main-d’œuvre peut aussi entrer en jeu dans la décision. Une monoroue étant un peu plus facile à prendre en main qu’un chariot, elle peut être un avantage dans des structures où le chauffeur de la charrue est amené à changer régulièrement.
De par sa conception, avec tous les corps sur le même châssis, la monoroue se rapproche d’une charrue portée, là où le chariot comporte deux parties.
Des équipements similaires
Concernant les équipements et options, les constructeurs interrogés nous indiquent qu’il n’y a pas de différences entre monoroue et chariot. Toutes deux sont en mesure de recevoir les mêmes équipements ainsi qu’un système de largeur variable hydraulique.
Il en est de même pour le coût d’entretien qui reste équivalent entre les deux catégories de machines. À nombre de corps et conditions de travail équivalents, les deux types charrues nécessitent à peu près les mêmes puissances.
« Une charrue monoroue demande un tracteur avec un empattement assez important, évoque Brieuc Ficheux. Lors du retournement, il y a beaucoup de poids déporté du tracteur. Il faut donc un gabarit suffisant pour "tenir" la charrue. »
Globalement, la charrue à chariot se positionne au-dessus de la monoroue en matière de tarif.
Tarifs
Globalement, à nombre de corps et équipements équivalents, la charrue à chariot se positionne au-dessus de la monoroue en matière de tarif. Pour un chariot, Lemken annonce une différence de presque un tiers du prix d’une monoroue.
Idem pour Kverneland qui indique un surcoût de 30 % du chariot par rapport à la monoroue (pour un modèle bien équipé de 8 corps et à largeur variable hydraulique). Chez Kuhn, il faut compter environ 10.000 euros de plus pour une charrue à chariot de 8 corps (dans le cas d’un modèle à gros châssis à largeur variable et qui accepte autant de puissance qu’une monoroue équivalente).
Willy Deschamps