Ce n’est pas le tout d’avoir un gros tracteur, encore faut-il savoir le chausser correctement. Et lorsqu’il s’agit d’emprunter nos chaussées goudronnées, les jumelages n’ont plus vraiment le vent en poupe. A mesure que les tracteurs gagnent en puissance, il devient difficile de relier la cavalerie au sol sans user de stratagèmes élaborés par les spécialistes. Pour les adeptes des gommards il existe des montes simples de 2m15 à 2m32. Sinon, il faudra se rendre à l’évidence, la chenille répond à toutes ces problématiques d’encombrement et de traction. Et c’est encore mieux si le tracteur pose sur quatre points d’appui.
Chez John Deere, l’offre en tracteurs de grosse puissance est pléthorique. Pneumatiques d’un côté avec les conventionnels 8R et articulés 9R, ou leurs déclinaisons chenillées 8RT et 9RT. Dans l’idéal américain, un articulé est forcément jumelé, ce qui n’est pas le cas en Europe où ce type de tracteur est plus souvent amené à circuler sur route, donc commercialisé avec des pneumatiques simples de 2m05 ou 2m15 de diamètre. En conséquence, les 8RT et 9RT chenillés connaissent un certain succès, même en France avec leur gabarit routier et une homologation MAGA 25 km/h.
Mais le constructeur américain rêve d’un Quadtrac à sa sauce, et imagine actuellement l’évolution du 9R Tier IV Final avec quatre chenilles de série. En attendant le futur 9RX, certains spécialistes comme Soucy Track ou Zuidberg ont devancé le tractoriste et proposent de chausser des tracteurs à l’origine dotés de roues avec leurs propres trains de chenilles. Soit quatre points d’appui au sol pour une traction supérieure aux modèles classiques à roues, et même que ceux dotés de seulement deux chenilles. Zuidberg propose d’ailleurs depuis peu quatre chenilles de 76 cm de largeur pour limiter l’engin à 3 mètres sur route. La voie est variable grâce aux arbres de roues montés d'usine à Waterloo. Une version de 92 cm est même prévue pour ceux qui n'ont pas ces contraintes routières.