Découverte : une récolteuse de ciboulette Asa Lift en Bretagne

En Bretagne, la coopérative Eureden produit de la ciboulette pour le marché du surgelé. Mécanisée, la récolte nécessite une machine spécifique qui ramasse et coupe l’herbe aromatique en petits morceaux. Courant septembre, nous nous sommes rendus sur un des chantiers de récolte.

Pour le ramassage de la ciboulette, la coopérative Eureden s’est équipée d’une récolteuse SP 400 du fabricant danois Asa Lift.

© Willy Deschamps

Dans le Finistère, la coopérative Eureden cultive de la ciboulette sur une soixantaine d’hectares. Un produit à destination du marché du surgelé et qui est ensuite commercialisé auprès des particuliers, de l’industrie agroalimentaire et des professionnels de la restauration.

Chaque année, ce sont en moyenne 1.000 tonnes de ciboulette qui sont produites et expédiées vers l’usine de surgélation de Darégal, non loin de Brest. Là-bas, l’herbe aromatique y est lavée, désinfectée et légèrement thermisée avant d’être surgelée.

Culture

La ciboulette est semée en planche de 4 rangs, espacés chacun de 50 cm. Une implantation qui intervient en mai. Ce semis en planche facilite ainsi le passage de la récolteuse. Pluriannuelle, la culture est en place pour 3 à 5 ans. Un avantage pour les producteurs qui leur permet de « casser » leur rotation avec une famille de plante qu’ils n’ont pas dans leurs assolements.

À noter que cette production nécessite de l’irrigation, car la ciboulette est très sensible au stress hydrique. Concernant les coupes, elles ont lieu trois fois par an sur les mois de juillet, août et septembre. Le rendement moyen de ces trois coupes est de 20 t/ha.

Après la coupe, une plaque de tonte est passée dans la parcelle. Le but est de recouper toutes les tiges au même niveau. À la suite, un traitement herbicide est réalisé en localisé sur l’interrang. Sur le rang, c’est un fongicide qui est appliqué pour éviter le développement de maladies sur les cicatrices de coupe. Des maladies sources de brins secs et donc non commercialisables.

La ciboulette est semée en planche de 4 rangs, espacés chacun de 50 cm.

© Willy Deschamps

Récolte

Pour le ramassage, la coopérative Eureden s’est équipée d’une récolteuse SP 400 du fabricant danois Asa Lift. Une machine spécifique pour cette culture et quasiment faite sur mesure, dont très peu d’exemplaires ont été produits.

Lors de la récolte, la machine ramasse donc 4 rangs par passage. Chacun des 4 éléments de ramassage dispose d’un relevage indépendant que le chauffeur peut actionner depuis la cabine.

À l’avant de chaque tête de récolte, une buse pulvérise de l’eau pour faciliter le décollement de la plante des courroies. Des rouleaux coniques relèvent ensuite la ciboulette qui est attrapée par une première série de courroies, tandis qu’en dessous, des disques coupent la plante. Puis, une deuxième série de courroies achemine le produit vers une troisième série, où celui-ci est battu par des étoiles en rotation afin de faire tomber le maximum de brins secs.

À l’avant de chaque tête de récolte, une buse pulvérise de l’eau pour faciliter le décollement de la plante des courroies. Des rouleaux coniques relèvent ensuite la ciboulette qui est attrapée par une première série de courroies.

© Willy Deschamps

Tri et découpe

La ciboulette arrive alors à l’arrière de la machine par le biais de tapis, sur une zone de tri. Là, des opérateurs retirent d’éventuelles mauvaises herbes. Les brins entrent ensuite dans des coupeuses pour être détaillés en tronçons de 4 mm, directement comme on les trouve dans le commerce.

À la sortie des coupeuses, un tapis dirige la récolte vers la trémie de 2 t, située à l’arrière de la machine. Le déchargement s’effectue dans des caissons qui sont acheminés par camion vers l’usine de surgélation. Le délai entre la récolte au champ et le traitement à l’usine est de 6 heures maximum.

Après leur tri, les brins entrent ensuite dans des coupeuses pour être détaillés en tronçons de 4 mm.

© Willy Deschamps

Renouvellement

Âgée d’une dizaine d’années, la récolteuse Asa Lift commence à montrer des signes de fatigue. Un renouvellement sera sûrement à prévoir dans les années à venir. D’autant plus qu’elle est la seule du parc de la coopérative pour cette tâche. Une panne est donc toujours préjudiciable dans le processus de récolte.

Mais peu d’acteurs sont présents dans ce marché de niche des récolteuses à ciboulette. On peut citer notamment le finistérien B2MH concept, axé dans la conception de machines spéciales, ou encore Simon, spécialiste dans le matériel pour la culture maraîchère.

À noter que la coopérative Eureden recherche tous les ans des chauffeurs pour la conduite des récolteuses de légumes (carottes, haricots, petits pois…). Avis aux amateurs de machines spécifiques sur toute la Bretagne.

Willy Deschamps

La coopérative Eureden recherche tous les ans des chauffeurs pour la conduite des récolteuses de légumes.

© Willy Deschamps