Des épandages d’engrais assurés et sans dégâts grâce aux dameuses

En Vendée, la SARL Corbineau utilise deux anciennes dameuses pour ses épandages d'engrais. Leurs larges trains de chenilles sont un véritable atout pour intervenir en conditions humides.

dameuses

En Vendée, la SARL Corbineau utilise deux anciennes dameuses pour ses épandages d'engrais. Leurs larges trains de chenilles sont un véritable atout pour intervenir en conditions humides.

© Willy Deschamps

Pouvoir effectuer les premiers apports d’engrais là où un tracteur ne passerait pas, c'est ce qui a conduit la SARL Corbineau à s’équiper de dameuses d’occasion. Une certaine garantie d’effectuer ainsi les travaux en temps et en heure. La portance des chenilles est aussi un atout pour le respect des parcelles en conditions humides.

Nicolas Corbineau est cogérant de la SARL Corbineau, située à Martinet, en Vendée. L’entreprise est spécialisée dans les travaux agricoles et utilise d’anciennes dameuses reconditionnées pour ses épandages d’engrais.

« Elles sont utilisées pour travailler sur terrains humides, explique Nicolas Corbineau. En effet, nous disposons dans le secteur de sols à faible portance. Grâce à ces machines sur chenilles, nous appliquons au sol des pressions qui sont très faibles, ce qui contribue à préserver les structures de nos terrains. »

Nicolas Corbineau

Nicolas Corbineau est cogérant de la SARL Corbineau, située à Martinet, en Vendée.

© Willy Deschamps

Des pressions inférieures à 25 g/cm²

Cet équipement atypique se révèle indispensable pour assurer les épandages, car sans cela, il ne serait pas possible d’intervenir avec un tracteur standard. L’entrepreneur annonce des pressions au sol inférieures à 25 g/cm² avec l’une des dameuses et ses chenilles d’1,07 m de large.

Avant l’arrivée de ces engins, la SARL utilisait des quads pour ce genre de travaux. « Mais nous n’arrivions pas à passer dans toutes les conditions, se souvient le gérant. C’était aussi moins agréable et plus physique pour nos collaborateurs. Les dameuses sont également moins fragiles mécaniquement que les quads. »

Autre argument en faveur de celles-ci, le débit de chantier supérieur à un quad. Les équipes de l’entreprise vendéenne arrivent à couvrir 80 hectares par jour sans problème lorsqu’il n’y a pas trop de déplacements entre les chantiers.

pressions au sol

L’entrepreneur annonce des pressions au sol inférieures à 25 g/cm² avec l’une des dameuses et ses chenilles de 1,07 m de large.

© Willy Deschamps

Les dameuses pour les premiers apports d’engrais

Ces engins à chenilles sont principalement utilisés pour les premiers apports d’engrais sur céréales et sur prairies. « Nous travaillons parfois avec sur des deuxièmes apports, évoque Nicolas Corbineau. Dans ce cas, nous privilégions plutôt la machine avec les chenilles les moins larges pour préserver la culture. »

Grâce à cette faculté d’intervention, même sur terrains peu portants, les entrepreneurs peuvent apporter l’engrais plus tôt en saison, dès que les autorisations le permettent. Un apport qui coïncide au plus près des besoins de la plante, là où avec un tracteur il faudrait attendre plus longtemps que la parcelle se ressuie.

Les chenilles et leur surface de contact au sol supérieure à celle d’un tracteur à pneus réalisent aussi moins de dégâts dans les parcelles. Le phénomène d’ornières est très limité. Seuls les demi-tours en bout de champ nécessitent une certaine délicatesse de la part des chauffeurs. Il faut éviter de braquer de manière trop franche pour ne pas créer d’arrachement.

L’une des contraintes de ce type d’équipement reste le déplacement sur route. Pour chacune des dameuses, son chauffeur dispose de son propre tracteur et porte-engins pour les transferts entre deux chantiers.

transferts

Pour chacune des dameuses, son chauffeur dispose de son propre tracteur et porte-engins pour les transferts entre deux chantiers.

© Willy Deschamps

Une adaptation des chenilles

Les deux dameuses de l’entreprise sont des modèles de la marque allemande Kässbohrer. Pour se les procurer, Nicolas Corbineau s’est rapproché de la filiale française de Kässbohrer.

Il s’agit de dameuses d’occasion qui font généralement suite à des renouvellements de parcs des stations. L’une d’elles, de 200 chevaux, est équipée de chenilles de 1,07 m de large en tuiles alu. La deuxième, de 180 chevaux, reçoit des chenilles en caoutchouc de 80 cm de large.

« Nous avons dû modifier les chenilles par rapport à notre utilisation, car ces équipements ne sont pas adaptés à l’agricole, témoigne l’entrepreneur. Quand nous les avons reçues, elles étaient en configuration pour évoluer sur la neige. Sur le gros modèle de 200 chevaux, et ses chenilles d'origine à tapis caoutchouc, des à-coups finissaient par déchirer les toiles. »

De là, le choix a été fait de passer sur des tuiles en aluminium. Un montage fait en interne par l’entreprise. Pour la deuxième machine, la PB 100, la SARL Corbineau s’est rapprochée d’une société locale qui propose des adaptations pour d’autres usages, comme le domaine maritime. Ils ont donc adapté leur principe de bande caoutchouc sur la dameuse.

premiers apports d’engrais

Ces engins à chenilles sont principalement utilisés pour les premiers apports d’engrais sur céréales et sur prairies.

© Willy Deschamps

Un épandage en 24 m

Au travail, ces machines reçoivent des épandeurs d’engrais Amazone et Vicon. Ces derniers sont dotés de systèmes de pesée, de modulation et de coupure de tronçons.

Dans cette zone du bocage vendéen, aux parcelles asymétriques et pas toujours avantageuses, les épandages sont la plupart du temps réalisés en 24 m de large et parfois en 36 m. L’entraînement des prises de force des épandeurs s’effectue grâce à l’hydraulique des dameuses.

Positionnés sur la plateforme arrière, les distributeurs d’engrais nécessitent un ravitaillement au chargeur. Face à cette hauteur importante, et pour faciliter leur remplissage, la SARL Corbineau a créé des systèmes de relevage. Ainsi, il est possible de descendre les épandeurs au niveau du sol pour des clients qui ravitaillent avec une benne par exemple.


La vidéo de ce reportage: https://www.youtube.com/watch?v=0y0d0-G-QOk