ETA Ledent (Oise) : 2.000 litres de GNR par jour de récolte des légumes frais

L’ETA Ledent est spécialisée dans la récolte des légumes. Avec plus de 300.000 litres de carburant consommés chaque année, une logistique appropriée est nécessaire pour alimenter en temps et en heure chaque chantier de récolte.

Automotrice de récolte de légumes

Les automoteurs de récolte des légumes fonctionnent 24 h/24 afin d'alimenter l'unité industrielle. Le plein de carburant est effectué une fois par jour directement par les fournisseurs.

© ETA Ledent

L’activité essentielle de l’ETA Ledent est la récolte. Chaque année, elle récolte 1.000 ha de pois de conserve et 1.600 ha de haricots pour le compte de l’entreprise Bonduelle. Elle arrache également 2.500 à 2.600 ha de betteraves sucrières chaque campagne. Pour ce faire, elle compte quatre automotrices de récolte de pois de conserve, cinq automotrices de récolte des haricots et quatre intégrales pour les betteraves.

Pour animer tous ces engins, l’ETA Ledent consomme pas moins de 330.000 l de GNR pour une activité qui débute vers la mi-juin avec les pois de conserve et se termine fin décembre par les betteraves sucrières.

Cinq fournisseurs livrent directement sur les chantiers

En moyenne, un chantier de récolte de pois de conserve ou de haricots consomme entre 1.650 et 2.100 l de GNR par 24 heures pour l’équivalent de 25 ha. Un chantier comprend trois machines de récolte et un tracteur emmenant une benne élévatrice pour alimenter les camions qui attendent en bout de champ. L’objectif de ce type de chantier étant d’alimenter une usine de conditionnement en produit frais, il ne s’arrête donc pas du lundi matin au samedi soir. Les machines de récolte fonctionnent 24 h/24.

Et comme l’ETA Ledent intervient sur toute la région Hauts-de-France, dans un rayon de 150 km autour de son siège social, il n’est pas question que le matériel revienne systématiquement à sa base pour l’entretien ou le plein de carburant. Dès lors, les chantiers de récolte sont alimentés en carburant sur place une fois par jour directement par un fournisseur. « L’industriel pilotant les parcelles à récolter au jour le jour, notre chef de chantier est en contact quotidien avec le fournisseur de carburant pour lui indiquer le lieu de ravitaillement du jour », note Sébastien Ledent, associé de l’ETA familiale avec son frère David et sa sœur Christine Vasseur.

Enfin, quand il dit « avec le fournisseur », il pense aux fournisseurs. En réalité, cinq fournisseurs se répartissent l’approvisionnement en carburant de l’ETA Ledent. « Notre objectif n’est pas de les mettre en concurrence, il s’agit davantage d’une répartition géographique du territoire sur lequel nous évoluons. » D’ailleurs, aussi curieux que cela puisse paraître compte tenu du volume en jeu, les fournisseurs ne se battent pas pour approvisionner l’entreprise de travaux agricoles. « Les lieux de livraison étant divers et pas nécessairement en bordure de route, les fournisseurs de carburant ne sont pas tous prêts à envoyer leurs livreurs dans les champs. »

Une logistique plus compliquée les samedis

Si la logistique du carburant est bien rodée pour chaque jour de la semaine, elle est plus délicate les samedis. En effet, les fournisseurs ont parfois des impératifs réglementaires les empêchant de livrer le samedi. L’alimentation du chantier en carburant est alors plus artisanale… « C’est nous qui livrons les chantiers avec une cuve de 1.000 l au départ du siège de l’entreprise, précise le gérant. Pourquoi 1.000 l ? Parce que la réglementation nous impose de ne pas dépasser ce volume. »

Ce qui demande le plus souvent d’effectuer deux allers-retours par chantier à raison de la consommation indiquée plus avant. Quand le chantier se situe à 100 km, voire plus, il est facile d’imaginer le temps et la logistique que cela demande à l’un des membres de l’ETA.

Retour au bercail quotidien pour les intégrales à betteraves

Pour les intégrales à betteraves, la question ne se pose pas. Évoluant dans un rayon de 50 km maximum autour du siège de l’entreprise, elles rentrent systématiquement au bercail chaque jour. Le carburant est alors prélevé dans une réserve de 40.000 l. Ce volume a été choisi par les dirigeants de l’entreprise pour pouvoir se faire livrer par porteurs. Ce qui peut influencer le prix au litre du GNR. « Le prix du GNR évoluant quotidiennement, il est difficile d’évaluer l’économie réalisée avec cette stratégie, avoue Sébastien Ledent. Nous l’estimons toutefois à quelques centimes d’euros par litre. »

Chaque intégrale est équipée d’un badge et le chauffeur doit enregistrer le nombre d’heures et la surface de la machine lorsqu’il fait le plein. Ainsi, il est possible de connaître précisément la consommation de chaque matériel. Or, Sébastien Ledent précise : « Nous connaissons la consommation de chacune de nos machines, mais ce n’est pas pour autant que cela nous aide à optimiser leur consommation. »

L’AdBlue, le caillou dans la chaussure

Si la gestion du carburant est globalement bien maîtrisée au sein de l’entreprise de travaux agricoles, les gestionnaires sont bien plus réservés quant à l’AdBlue. Sur 13 machines de récolte, 8 sont concernées. Pour Sébastien Ledent, « c’est la pire invention qu’il y a pu y avoir en machinisme agricole. Financièrement, c’est très onéreux ». Et il ne parle pas là du prix d’achat de l’AdBlue, mais de tous les ennuis mécaniques engendrés sur les matériels.

Pourtant, l’ETA ne lésine pas sur la qualité du produit. L’AdBlue utilisé est additivé pour limiter le risque de cristallisation. Mais cela ne suffit pas avec des matériels qui passent plus de temps sous le hangar que dans les champs.

En cours de campagne, le plein d’AdBlue est réalisé tous les deux jours pour les machines de récolte. Et quand c’est le cas, les opérateurs sont vigilants à faire pénétrer le moins de poussière possible dans les réservoirs pour limiter le risque de complication. Et avant l’hivernage, le circuit d’AdBlue est systématiquement purgé pour éviter que le produit ne cristallise. Malgré toutes ces précautions, « nous subissons très régulièrement des ennuis mécaniques dus à l’AdBlue, poursuit l’entrepreneur. Et pas question de faire sans, car les machines se mettent automatiquement en sécurité et limitent leur puissance ».

Arracheuses intégrales à betteraves

Le chantier d'arrachage de légumes est suivi systématiquement par un container atelier et une cuve de 400 l d'AdBlue afin d'assurer le ravitaillement des engins.

© ETA Ledent

L’ETA Ledent consomme 5.000 l d’AdBlue par an. Pour alimenter les chantiers de récolte de légume, le container atelier qui suit les machines est équipé d’une cuve de 1.000 l d’AdBlue et le fourgon du chef de chantier d’une cuve de 400 l afin de ravitailler le container atelier lors de l'aller-retour vers l’entreprise. Au siège social, une cuve de 3.000 l sert de tampon.