Franck Jacqueline récolte ses betteraves sucrières en chantier décomposé et à l’aide d’une remorque débardeuse. Un système qu’il apprécie pour son coût, inférieur à une arracheuse intégrale et qui lui permet de disposer de son propre matériel.
Franck Jacqueline est exploitant à Soudé, dans la Marne. Adepte du chantier d’arrachage en décomposé, il a toujours pratiqué cette technique. Jusqu’à il y a une dizaine d’années, il utilisait une chargeuse, accompagnée de deux bennes, pour ramasser les andains de betteraves. Puis, pour diminuer le personnel sur les chantiers d’arrachage, il a décidé de remplacer la chargeuse par une remorque débardeuse.
Nous ne sommes désormais plus que deux personnes sur un chantier, contre quatre auparavant, témoigne-t-il. Un qui arrache et aligne les betteraves, l’autre qui les ramasse et les débarde. Nous avons ainsi supprimé les deux ensembles tracteurs/bennes et leurs chauffeurs.
Une diminution des moyens humains et matériels mais une augmentation du débit de chantier. Sur la campagne de récolte, l’agriculteur arrache entre 1,2 et 1,5 ha/h.
Avec l’ancien chantier et la chargeuse, quand nous arrivions à 1 ha/h de moyenne, c’était déjà bien, se souvient-il.
Un coût d’arrachage de 150 euros/ha pour le chantier décomposé
L’agriculteur champenois s’est donc tourné vers une remorque débardeuse de 40 m3, du constructeur Sopema. En 2020, il décide de la remplacer par le nouveau modèle de la marque, la DT45 d’une capacité de 47 m3. Un investissement de 190 000 euros. Avec 180 à 190 ha de betteraves à arracher en moyenne chaque année, la surface se révèle importante mais pas suffisante pour justifier d’une intégrale.
Par rapport à ma surface, investir dans une arracheuse intégrale ne serait pas raisonnable. Quant à déléguer la récolte à une entreprise de travaux agricoles, cela me reviendrait également plus cher. Aujourd’hui, mon coût d’arrachage se situe autour de 150 euros/ha. Si l’on faisait appel à un prestataire avec une intégrale, il faudrait compter environ 220 euros/ha et ajouter deux ensembles tracteur/benne.
L’agriculteur estime que pour amortir son chantier décomposé, il faut arracher au minimum 150 ha par an.
L’avantage de disposer de notre propre matériel est de toujours travailler en bonnes conditions. S’il pleut on arrête et l’on attend que le sol soit suffisamment ressuyé pour reprendre. Nous ne dépendons pas de l’entrepreneur et de son planning.
Une tare terre inférieure à 6 %
Le fait d’arracher et de ramasser en deux temps a aussi un intérêt lorsque c’est un peu frais.
Nous pouvons laisser les andains de betteraves sécher au soleil un peu plus longtemps, ce qui facilite l’élimination de la terre lors du débardage, indique l’exploitant. Si la journée est ensoleillée, il suffit que celui qui arrache prenne une heure d’avance sur la débardeuse. Notre tare terre est très faible. En 2020, malgré un temps humide, nous avons fini à une tare terre inférieure à 6 %, et ce, sans déterrer.
Franck Jacqueline a toujours arraché ses betteraves en chantier décomposé. Ce système se révèle pour lui moins coûteux que d’utiliser une arracheuse intégrale ou de faire appel à une ETA. Il est ainsi autonome avec son propre matériel et peut récolter quand bon lui semble.
Le chantier en chiffres
- Vitesse de travail de la débardeuse : entre 11 et 12 km/h.
- Débit de chantier : 1,2 à 1,5 ha/h.
- Consommation de carburant : 17-18 l/ha pour l’arrachage et 45 l/ha de moyenne pour le débardage.
- Temps de déchargement de la débardeuse : 46 secondes.
- Surface de betteraves récoltée par an : entre 180 et 190 ha.
La débardeuse est constituée d’un système de nettoyage à quatre turbines. Elle bénéficie d’une flèche à suspension hydraulique avec un attelage Scharmüller K80. L’essieu tandem est lui aussi doté d’une suspension hydraulique et d’un suiveur arrière, monté sur des pneumatiques en 750/60R30,5.
La remorque débardeuse Sopema de l’exploitant se décharge en 46 secondes.
