Alexandre Merat, entrepreneur de travaux agricoles dans la Marne, réalise les épandages d’eaux de sucreries pour le compte de deux d’entre elles : la sucrerie de Connantre et celle d’Arcis-sur-Aube. Il utilise pour cela six ensembles composés de Fendt 1050 Vario et d’injecteurs de lisier Agrometer SRS 1200, auxquels sont attelés des décompacteurs Bonnel de 8 m. Une solution d’épandage sans tonne qui mobilise peu de personnes sur le chantier, assure un épandage homogène et de meilleure qualité qu’auparavant.
La particularité de ces chantiers est qu’il faut épandre dans les champs de gros volumes d’eau, ce qui complexifie l’utilisation de tonnes à lisier et nécessiterait des ravitaillements fréquents. En fonction des sucreries, l’entreprise épand entre 50 et 100 mm d’eau terreuse.
"Auparavant, nous utilisions des enrouleurs d’irrigation dotés de rampes, explique Alexandre Merat. Avec une campagne d’épandage qui s’étale de septembre à fin décembre, voir fin janvier, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, cela représente un travail pénible pour les opérateurs. D’autant qu’il faut intervenir quelles que soient les conditions climatiques."
En parallèle, les prestations d’épandage rendues aux agriculteurs n’étaient pas convenables. Avec les rampes, la répartition n’était pas toujours homogène. Les eaux, chargées en terre, ont tendance à "graisser" la surface du sol et ne s’infiltrent pas. "Il suffit d’avoir un vallon dans la parcelle et toute l’eau se retrouve dans la cuvette. C’est pour cela que nous avons opté pour l’enfouissage à l'aide d'un décompacteur afin d’éviter le ruissellement. Ainsi, les éléments fertilisants restent là où ils ont été déposés."
Alexandre Merat, entrepreneur de travaux agricoles dans la Marne, utilise des injecteurs de lisier Agrometer pour l'épandage d'eaux de sucreries.
L’épandage sans tonne se prête donc bien à ce type de chantier. D’autant que les sucreries disposent d’un réseau de canalisations enterrées qui achemine directement l’eau dans les parcelles. "On ne peut pas se permettre de ravitailler avec des citernes, soulève l’entrepreneur. Déjà par rapport au respect des sols, mais aussi par le trafic que cela générerait sur les routes."
Quant au choix d’un épandeur sans tonne doté d’un enrouleur, plutôt que d’un système où l’on déroule tout le tuyau au début du chantier, il s’explique par l’aspect usure. "Traîner un tuyau durant 3 à 4 mois, parfois dans des zones caillouteuses, peut entraîner une usure supplémentaire de celui-ci, voir son déchirement. On évite ainsi ce genre de déconvenue avec l’enrouleur. Le tuyau est déposé au sol au fur et à mesure de l’avancement, puis enroulé au retour."
Sur ce marché de l’épandage sans tonne avec enrouleur, l’offre est plutôt restreinte et l’entrepreneur s’est donc tourné vers Agrometer. La société danoise a accepté de modifier ses châssis afin de recevoir un décompacteur. Ici, châssis et essieu ont été renforcés, et le relevage surdimensionné. Les contraintes imposées par l’outil de 8 m, travaillant sur 15 cm de profondeur, ne sont pas les mêmes que celles des outils d’enfouissage habituellement montés sur ces épandeurs.
Peu gourmand en puissance, ce type d’appareil réclame surtout de l’adhérence, ce qui explique le gabarit du tracteur devant. "Il faut de l’adhérence car nous n’avons pas de report de charge. En conditions très humides, un tracteur avec de l’empattement et un grand diamètre de roues est nécessaire pour passer. De plus, nos tracteurs sont lestés et affichent quasiment 20 tonnes."
La largeur de travail de 8 m a été retenue afin de limiter les passages dans les parcelles et de diminuer la vitesse d’avancement. Le tuyau est ainsi déroulé plus lentement, ce qui réduit son usure.
Les bobines disposent de 620 m de tuyau. Pour les parcelles de 700 à 800 m de long, le point d’ancrage se fait au milieu de celles-ci. Au-delà de ces distances, les champs sont coupés en deux.
Le chantier nécessite peu de main-d’œuvre, le chauffeur étant autonome avec sa machine. Seule une personne est nécessaire en plus pour l’installation et la désinstallation des tuyaux.
Sur ce chantier, le débit est de 150 m3/h et la vitesse moyenne de l'ensemble est de 360 m/h.
Les décompacteurs Bonnel ont été modifiés afin de recevoir des tuyaux d’injection derrière chaque dent.