Les arboriculteurs ont le sourire

La hausse du mercure est un contexte favorable qui donne aux fruits une qualité gustative supérieure et dope la consommation. Photo : K.-U. Häßler/Fotolia
Le temps estival de ces deux dernières semaines, prévu cette semaine encore, donne le sourire aux producteurs de fruits français. En effet, la hausse du mercure est un contexte favorable qui donne aux fruits une qualité gustative supérieure et dope la consommation.
"Cet ensoleillement a une incidence majeure pour les fruits qui sont d’une qualité exceptionnelle", explique Luc Barbier, arboriculteur et président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). "En comparaison à l’année dernière, cette saison s’amorce dans les meilleures conditions. On attend toutefois fébrilement la semaine du 14 juillet pour voir comment vont se positionner les espagnols et les italiens sur le marché. En outre, nous restons vigilants sur le fait que la grande distribution joue le jeu en mettant en avant les fruits made in France. Mais pour l’instant tous les indicateurs sont au vert."
Du côté du Sud-Ouest, l’AOPn Prune est elle aussi positive. Pour son nouveau président, Joël Boyer:
"Rien ne vaut un temps chaud et sec, la campagne s’annonce donc sous les meilleurs auspices. Les vergers sont bien irrigués, les arbres ne devraient pas souffrir de stress. La chaleur et l’ensoleillement vont nous faire gagner une semaine sur la maturité des fruits mais surtout permettre une excellente qualité gustative contrairement à l’an passé où la pluie avait mis à mal la tenue de la prune. Depuis la fin du mois de juin le marché a bien démarré avec une offre et une demande en phase. Pourvu que cela dure."

Quelques bémols mais surtout des sourires

Seul léger bémol du côté de l’AOP Pêche et Abricot où les fortes chaleurs freineraient la maturité du fruit:
"Pour la pêche il semblerait qu’on soit sur des prévisions avec des volumes inférieurs à ce qui était initialement prévu", explique Raphaël Martinez, directeur de l'AOP Pêche et Abricot. Les fortes températures stressent les vergers et les apports sont donc inférieurs. Pour autant nous avons des fruits avec une très bonne qualité gustative."
Toujours selon le directeur ces apports inférieurs pourraient aussi être la conséquence d’heures de froid pas suffisamment bien réparties l’hiver dernier:
"C’est là un débat d’expert. Il est difficile d’en connaître la cause exacte. Dans tous les cas il est toujours préférable d’avoir 20% de récolte en moins avec des bons prix et une très bonne qualité gustative. Ce qui est le cas aujourd’hui."

Du côté des grossistes les sourires sont aussi aux lèvres, comme l’explique Jérôme Desmettre, président du syndicat des grossistes de Rungis: 
"Aujourd’hui la météo estivale est favorable à notre activité. Nous n’avons aucune difficulté à nous approvisionner et les clients sont demandeurs de davantage de fruits et légumes."

La vigilance est de mise du côté des maraîchers

"Dès que la chaleur et le soleil sont présents, les volumes de ventes de produits frais comme le melon passent du simple au triple", reconnaît Bernard Miozzo, animateur de l'interprofession du melon dans le Sud-Est. Cela tombe bien, la production française est là, contrairement à l'an dernier."

Mais les maraîchers accueillent aussi ces températures avec une pointe de vigilance car, là encore, si l’ensoleillement permet une meilleure qualité, les plantes souffrent de la chaleur.
"La demande est à ce jour très forte de la part des consommateurs, surtout sur des produits comme la tomate, le concombre…", note Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. Nous sommes dans une période d’euphorie mais soyons vigilants. Contrairement aux fruits, les légumes sont fragiles face aux vagues de chaleur. Il est important de rester vigilant et de prêter une attention particulière avec une irrigation adaptée."