On s'entend pas !

Des agriculteurs du Sud de la France se sont invités au marché de Rungis jeudi dernier pour interpeller des grossistes qu'ils accusent d’importer des pêches d'Espagne aux coûts de production plus faibles. « Certains grossistes ne jouent pas le jeu et favorisent les pêches espagnoles pour augmenter leurs marges. On est déjà obligé de vendre en dessous de notre prix de revient et si on continue comme ça, on ne pourra plus produire en France », a déclaré Laurent Ducurtil, producteur à Perpignan et responsable départemental de la FNSEA. « Il faut qu'on se serre les coudes. Les grossistes devraient vendre nos pêches comme si c'était leur production », a poursuivi Pascal Clavier, arboriculteur dans le Cher. Selon eux, les pêches espagnoles n'ont qu'un seul atout: elles coûtent en moyenne 50 centimes de moins que leurs homologues françaises. Pour les négociants « les producteurs se trompent de cible », et « la vraie raison de l'écart de prix, c'est la différence du coût du travail en France et en Espagne et les grossistes n'y sont pour rien ». « Nos marges? Qu'ils viennent voir si elles sont vraiment énormes... », a même lancé Pedro Giner de chez Blampin.

Pour l’Union nationale des commerces de gros en fruits et légumes, la visite de la délégation de producteurs sur le marché de Rungis a surtout permis « de faire se rencontrer deux mondes professionnels d’une même filière vivant du même produit ». Les grossistes comme les producteurs reconnaissent tous que l’on trouve sur le marché des bons produits et des bons professionnels, et l’UNCGFL considère qu’il faudrait les « protéger de ceux qui ont des pratiques dévalorisantes pour les marchés et les métiers ». Les représentants de l’UNCGFL ont d’ailleurs profité de ces échanges pour rappeler les procédures d’autocontrôle reconnues qu’ils mettent en place, leur attachement à l’application de la LMAP et leur préoccupation sur les difficultés à engager un vrai débat interprofessionnel sur les litiges de filière.

Bruno Le Maire s'est plaint, à plusieurs reprises, de la situation. Il réclame une interprofession forte. « On met des semaines à réunir les personnes concernées autour de la table »,  confiait-il lors d'une réunion politique, à Paris, il y a quelques jours.

 

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