« En 2019, pour la première fois, certaines familles exploitant la carotte de Créances depuis plusieurs générations ont décidé de cesser leur activité », affirme le collectif Sauvons les fruits et légumes de France dans un communiqué publié le 5 mars. En cause, l’interdiction d’utiliser le dichloropropène, une substance phytosanitaire permettant de lutter contre le nématode à kyste de la carotte, « spécifique aux terres de sable blanc du littoral occidental de la Manche ». Jugé « potentiellement cancérigène » en 2009, le dichloropropène faisait l’objet, jusqu’à 2018, d’une dérogation annuelle qui permettait aux producteurs de carottes de continuer à utiliser la substance.
-40% de surfaces cultivées en un an
Depuis l’interdiction d’utiliser le dichloropropène, « les surfaces traitées avec des solutions dites "alternatives" produisent 15 t/ha de carottes non commercialisables contre 60 à 70 t/ha de carottes saines en situation normale », affirme le collectif. De fait, « dès 2018, les surfaces cultivées en carottes ont chuté de 40 % dans le département de la Manche ».« Des dizaines d’exploitations sont menacées de disparition, ainsi qu’un millier d’emplois », alerte le collectif qui poursuit : « Une filière maraîchère AOP risque d'être totalement anéantie en quelques années faute d'un minimum de réalisme. Les indemnisations n'y feront rien. »