Le biocontrôle s’impose contre le carpocapse

Malgré un coût légèrement supérieur aux traitements chimiques, Bertrand Baraton estime que la confusion sexuelle offre un vrai confort et une sécurité contre le carpocapse. Photo : O.Lévêque/Pixel Image
Sur les 1 500 ha de fruits à pépins qu’elle suit, l’entreprise Baraton implantée à Saint-Pardoux (Deux-Sèvres), et couvrant le Poitou-Charentes et la Vendée, estime que 1 200 ha sont gérés en confusion sexuelle contre le carpocapse, en bio et non bio. Bertrand Baraton, ancien producteur de pommes lui-même, à la tête de l’entreprise de négoce auprès d’arboriculteurs (reprise en 2017 par la SA Pissier, également propriétaire des Ets Rippert dans le Maine-et-Loire) souligne :  "La confusion sexuelle est arrivée dans les années 2000 et s’est très fortement développée auprès des arboriculteurs, leur permettant de réduire leurs traitements insecticides. L’objectif affiché est d’ailleurs d’atteindre le "zéro résidu d’insecticides", qui est certes un objectif un peu marketing affiché par la grande distribution, mais qui correspond dans les faits à de vraies pratiques dans les vergers, autour du biocontrôle notamment."
 
Rak de BASF, confusion sexuelle pour lutter contre les carpocapses en pommes et poires. Photo :  O.Lévêque/Pixel Image
 

Des phéromones sous diverses formes

Adhérents du syndicat du négoce agricole Centre-Atlantique (Naca), et impliqués dans sa démarche de promotion des bonnes pratiques Vert l’Avenir, les Ets Baraton (2,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, quatre salariés) proposent diverses solutions de biocontrôle contre le carpo à leurs clients : les diffuseurs de phéromones pour perturber l’accouplement des carpocapses en capsules/languettes avec les Rak de BaASF (500/ha) et Ginko de Sumi Agro (100/ha), ou en aérosol avec les Puffer de De Sangosse (2/ha). Il existe également les filets Alt’Carpo (plus adaptés aux vergers du Sud qu’à ceux du Poitou, car limitant la luminosité), l’utilisation du virus de la granulose (mais des populations de carpo résistantes) ou de Bacillus thuringiensis. Bertrand Baraton poursuit :  "Avec la confusion sexuelle, vous devez faire un à deux traitements insecticides contre le carpocapse, lorsque la pression est trop forte, contre 4 à 10 sans solution de biocontrôle. Une des limites de la confusion sexuelle reste les vergers isolés, inférieurs à 3 ha, ou trop proches des lumières des villes avec des populations importantes de papillons. La réduction des insecticides a aussi renforcé la présence d’autres papillons nuisibles, comme les tordeuses, d’où le développement de la double confusion carpo-tordeuses, même si des essais doivent être encore faits, face à la 10e de tordeuses différentes."
 
Malgré un coût légèrement supérieur aux traitements chimiques, Bertrand Baraton estime que la confusion sexuelle offre un vrai confort et une sécurité contre le carpocapse, et son absence de toxicité préserve la biodiversité des vergers. Des intérêts qui sont mis régulièrement en lumière auprès du grand public par la charte des Vergers écoresponsables, termine-t-il.
 
Avec la confusion sexuelle (ici Ginko de Sumi Agro), Bertrand Baraton indique que l’objectif visé est le zéro résidu d’insecticides. Photo : O. Lévêque/Pixel Image


 

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