"La récolte 2013 n’est pas encore toute écoulée car le marché est saturé, souligne Éric Marchesseau. Les pommes destinées au jus se vendent actuellement 2 centimes du kilo, contre 20 centimes en moyenne. La situation est grave! Pour assainir le marché, nous allons donc être très sélectifs sur la cueillette, afin de limiter les volumes, pour ne garder que les plus beaux fruits, même si des éclaircissages sévères ont déjà été pratiqués durant la campagne."
Crainte des pommes polonaises
Face à l’embargo russe, l’arboriculteur craint davantage les conséquences d’une arrivée possible des pommes polonaise que la perte de volumes destinés à la Russie."La Russie n’importe que 5 à 7% de nos volumes export, qui représentent la moitié de la cueillette de notre groupement regroupant une dizaine de producteurs1. C’est surtout les volumes de la Pologne normalement destinés à la Russie qui risquent de nous faire concurrence en France, notamment leurs 700 000 t exportés, essentiellement de la Golden. À moins qu’ils ne passent via l’Ukraine, pays qui n’est étrangement pas soumis à l’embargo russe."Pour le producteur, la Golden française risque de subir fortement les conséquences de l’embargo russe, "elle qui souffre déjà depuis une dizaine d’années. La Reine-des-Reinettes se vend aujourd’hui très bien et ses cours ne se sont pas effondrés. Même chose pour la Gala, qui s’exporte bien, et a su s’imposer face à la Golden ces dernières années. La Granny risque comme la Golden de souffrir de l’embargo, elle qui partait beaucoup en Russie".
Informer et séduire les consommateurs
Pour relancer la consommation de fruits français, les portes ouvertes prenaient ainsi tout leur sens. Vingt-neuf vergers écoresponsables ont ainsi participé à l’événement "vergers ouverts" les 30 et 31 août, pour la 4e année consécutive.(1) Organisation de producteurs de fruits du Val de Loire, distribuant sous la marque Mylord’ en grande distribution.