Cette punaise prédatrice, naturellement présente dans différentes zones et notamment en région méditerranéenne, est utilisée depuis plusieurs années pour lutter plus particulièrement contre les aleurodes, mais aussi les Tuta, sur les cultures de tomates et d’aubergines sous tunnel.
Dans le cadre du projet Écophyto Macroplus, financé notamment par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), plusieurs dispositifs sont testés afin "d’obtenir Macrolophus pygmaeus en nombre important, à coût réduit, et de façon précoce", explique Jérôme Lambion, ingénieur d’expérimentation au Groupe de recherche en agriculture biologique (Grab), l’organisme en charge du programme lancé en 2015.
L’utilisation de cette punaise prédatrice indigène contribue en effet à réaliser des économies d’intrants. "Comme Macrolophus est naturellement présent ici, il n’est pas nécessaire d’en acheter pour ensuite en relâcher", précise Jérôme Lambion.
En hiver, les soucis servent de refuge
Différents essais sont menés par le Grab, la Serail (Rhône), l’Inra Alenya Roussillon (Pyrénées-Orientales), l’Aprel et la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, et des maraîchers. "L’enjeu est aussi d’accompagner les producteurs, et d’adapter les techniques selon les situations", souligne Jérôme Lambion, qui juge par ailleurs les résultats d’expérimentations intéressants.
Les partenaires de Macroplus ont validé le fait que les auxiliaires peuvent trouver refuge sur les soucis en hiver, mais également que les transferts actifs au printemps, via par exemple des caisses disposées sur les cultures et contenant des branches coupées de Calendula officinalis, favorisent une installation plus précoce de Macrolophus pygmaeus et limitent la pression en aleurodes sur les plants de tomates ou d’aubergines.
Selon les sites, les paramètres d’études sont bien distincts, avec des essais menés : chez des producteurs conventionnels ou biologiques, dans des zones climatiques variées, à l’extérieur ou à l’intérieur des abris, avec des soucis plantés en mottes ou dans des pots, avec des techniques de transferts entre cultures ou non, etc.
Si l’implantation de bandes fleuries à côté des cultures est plutôt simple, plusieurs contraintes sont néanmoins notables. Sous-abri, il y a par exemple des problématiques de désherbage des bandes fleuries ou encore de compatibilité avec certains traitements utilisés en mode conventionnel.
Le projet se terminera cette année, avec notamment la mise en place de nouveaux essais et l’amélioration de certaines techniques.