En France : aucun accident climatique significatif n’est à déplorer dans les principaux bassins. L’hiver rigoureux et tardif entraîne cependant un retard dans le calendrier, mais l’abricot français se retrouvera sur les étals dès le 15 mai jusqu’à la fin du mois d’août. La production devrait se situer autour des 125 000 tonnes, soit une hausse de 2% par rapport à l’an passé. À noter que le retour du froid à partir de mi-janvier a retardé la floraison et les chiffres de prévisions de récolte pourraient évoluer en fonction de l’évolution des petits fruits.
En Espagne : l’hiver doux, le déficit de froid puis l’arrivée brutale du froid en fin d’hiver et des alternances de températures ont pénalisé la charge. Avec près de 99 000 tonnes attendues en 2023, le potentiel espagnol reste 16% en deçà de la moyenne 2017/2021. Mais rien à voir avec l’année 2022 qui, en raison du gel, n’avait permis d’atteindre que péniblement les 65 000 tonnes.
En Italie : l’Italie est le seul pays à s’attendre à une importante baisse de production en 2023 avec un potentiel annoncé à 203 000 tonnes, contre 275 000 tonnes l’an passé. Ce déficit est dû notamment au gel dans la plaine du Pô, à des à-coups de températures pendant la floraison mais aussi une certaine alternance de production liée à la charge importante des arbres l’an dernier.
En Grèce : pour 2023, la situation est la même qu’en 2022 avec une production qui devrait atteindre les 76 000 tonnes. Cette dernière reste malgré tout en déficit de 30% par rapport à une année normale.
Des incertitudes planent sur la campagne à venir :
- L’ombre de la sécheresse : tous les acteurs européens de la filière abricot surveillent de près les effets de la sécheresse qui sévit un peu partout mais plus particulièrement en Espagne et dans le sud-est de la France. Si ses effets sur la production ne sont pas encore visibles, tous espèrent que la situation actuellement inquiétante évolue favorablement dans les prochaines semaines.
- La répercussion de la hausse des coûts de production : tous les producteurs européens font face à une hausse des coûts de production (engrais, phyto, énergie, main-d’œuvre…) et de conditionnement. La question qui reste en suspens est celle de la répercussion de cette hausse notamment sur les prix et les marges pratiqués par la grande distribution.
Le regard de Bruno Darnaud, président de l’AOP Pêches et Abricots de France, sur la campagne à venir :
Pour le moment, nous restons optimistes. Après deux années catastrophiques, nous avons eu la chance d’avoir une belle campagne en 2022. Les distributeurs et les consommateurs ont été au rendez-vous. Tous les voyants sont au vert pour que les choses se déroulent bien à nouveau cette année. C’est indispensable pour pouvoir pérenniser et relancer la production d’abricots. Dans certaines régions, nos vergers sont vieillissants et le taux de renouvellement reste trop faible en abricot : 2 % contre 8 à 9 % en pêches-nectarines. Il faut que les producteurs se sentent rassurés pour investir. Je fais confiance à la grande distribution pour nous aider à répercuter la hausse des prix de production de manière intelligente. On en sortira tous gagnants : producteurs, distributeurs et aussi consommateurs !
