Après un début de campagne contrasté avec des cours fermes en février, puis en recul en mars et en avril, pénalisés par la météo peu encourageante et la pression de la concurrence espagnole et marocaine, la conjoncture de mai se dégrade un peu plus. L’offre s’étoffe largement, avec la montée en production des serres de tous les bassins. Les températures fraîches pour la saison ne stimulent pas la demande, faisant chuter fortement les prix. Le marché est en déséquilibre et les prix sont au plus bas pour l’ensemble de la gamme, variétés anciennes comprises. Le Réseau des nouvelles des marchés déclare même en mai la tomate en crise conjoncturelle pour sept jours consécutifs.
La tendance s'inverse en juin
Le mois de juin 2019 voit la tendance s’inverser nettement grâce au retour des températures estivales activant fortement la demande. En juin, les prix sont exceptionnellement élevés, en progression de presque 50 % sur un an et de 15 % par rapport à ceux de la moyenne sur cinq ans, indique Agreste. Entre janvier et mai 2019, le déficit du commerce extérieur (- 136 477 tonnes) pour la tomate (fraîches et destinées à l'industrie) se réduit de 15 % sur un an sous l’effet de la réduction des importations (269 700 tonnes) de 6 % et de la progression des exportations (133 200 tonnes) de 4 % sur un an. Les importations sont à 72 % en provenance du Maroc.Les fortes chaleurs de fin juin ont perturbé le processus de floraison, endommageant les boutons floraux. Une baisse des volumes produits est ainsi attendue pour juillet bien que les cultures de plein air entrent en production. Peu de complications sanitaires sont à déplorer malgré les pressions de certains nuisibles comme les pucerons et les mouches (les tutas et aleurodes), généralement maîtrisés en lutte biologique. Quelques foyers de cladosporiose et de mildiou ont été recensés mais ne se sont pas propagés à la suite de l’épisode caniculaire, termine la note d’Agreste.