Face aux suspicions de francisation, l’ANPP développe une méthode d’analyse pour démasquer les origines trompeuses en pomme et poire. Un moyen de pallier les manques de contrôles de la DGCCRF et de faire pression sur les fraudeurs.
Lors de son passage sur le stand de l’ANPP au Sival 2023, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a reconnu devant l’association les moyens limités de la DGCCRF pour mener à bien son travail de lutte contre la francisation en fruits et légumes d’importation, notamment en pomme et en poire. « Les investigations sont clairement insuffisantes et prennent beaucoup de temps, alors que les cas de francisation se multiplient », déplore Pierre Venteau, directeur de l’ANPP.
D’un côté, de la francisation active s’opère sur des marchés de gros, avec des pommes étrangères devenues françaises. « Nous nous sommes d’ailleurs fait passer pour un acheteur et avons obtenu d’un fournisseur la modification de l’origine des Gold Rosè italiennes en Golden rosées françaises, facture à l’appui ! » poursuit Sandrine Gaborieau, responsable marketing et communication à l’ANPP. D’un autre côté, de la francisation passive, fréquente sur les marchés de plein vent, avec des fruits étrangers associés à des étiquetages français. « Il y a aussi des acteurs de la grande distribution qui trichent – volontairement ou par omission – sur les origines », poursuit-elle. Et souvent, comme vu avec les kiwis francisés, les amendes à payer sont bien inférieures aux gains engendrés…
À raison de 300 euros par analyse, l’ANPP se constitue pour l’heure une base de données avec des informations provenant des principaux terroirs français et européens (Pologne, Belgique, Pays-Bas et Italie). « C’est cette étape qui coûte cher », reconnaît le directeur. La filière abricot réalise depuis plusieurs mois ce type de suivi. Trois premiers cas de suspicion ont déjà pu être vérifiés en poire et la campagne de suivi en pomme bat son plein. Le réflexe #BalanceTonOrigine, imaginé par le journaliste Olivier Dauvers, pourrait alors se multiplier sur les réseaux sociaux pour soutenir les pommes et les poires réellement françaises.
Lors de son passage sur le stand de l’ANPP au Sival 2023, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a reconnu devant l’association les moyens limités de la DGCCRF pour mener à bien son travail de lutte contre la francisation en fruits et légumes d’importation, notamment en pomme et en poire. « Les investigations sont clairement insuffisantes et prennent beaucoup de temps, alors que les cas de francisation se multiplient », déplore Pierre Venteau, directeur de l’ANPP.
D’un côté, de la francisation active s’opère sur des marchés de gros, avec des pommes étrangères devenues françaises. « Nous nous sommes d’ailleurs fait passer pour un acheteur et avons obtenu d’un fournisseur la modification de l’origine des Gold Rosè italiennes en Golden rosées françaises, facture à l’appui ! » poursuit Sandrine Gaborieau, responsable marketing et communication à l’ANPP. D’un autre côté, de la francisation passive, fréquente sur les marchés de plein vent, avec des fruits étrangers associés à des étiquetages français. « Il y a aussi des acteurs de la grande distribution qui trichent – volontairement ou par omission – sur les origines », poursuit-elle. Et souvent, comme vu avec les kiwis francisés, les amendes à payer sont bien inférieures aux gains engendrés…
Marqueurs isotopiques et RMN
Depuis un an, l’ANPP, avec le laboratoire Eurofins, développe une méthode d’analyses reposant sur des marqueurs isotopiques ainsi que la résonance magnétique nucléaire (RMN) pour connaître la provenance réelle des fruits.« Nous examinons une série de fruits d’un bassin donné, afin d’avoir une empreinte associée à un terroir. Ensuite, nous comparons ces résultats avec le cas de suspicion, pour vérifier ou non la correspondance, détaille Pierre Venteau. Si cette méthode n’a pas de valeur réglementaire, elle a l’avantage de vérifier rapidement une origine et de guider les investigations de la DGCCRF. Elle permet également de faire pression sur le distributeur, notamment par du "name and shame". À l’heure des réseaux sociaux, où l’image compte énormément, les dénonciations en ligne peuvent amener les fraudeurs à réfléchir à deux fois avant de vouloir tromper le consommateur ! »
À raison de 300 euros par analyse, l’ANPP se constitue pour l’heure une base de données avec des informations provenant des principaux terroirs français et européens (Pologne, Belgique, Pays-Bas et Italie). « C’est cette étape qui coûte cher », reconnaît le directeur. La filière abricot réalise depuis plusieurs mois ce type de suivi. Trois premiers cas de suspicion ont déjà pu être vérifiés en poire et la campagne de suivi en pomme bat son plein. Le réflexe #BalanceTonOrigine, imaginé par le journaliste Olivier Dauvers, pourrait alors se multiplier sur les réseaux sociaux pour soutenir les pommes et les poires réellement françaises.