Une première au Salon Medfel : l’AOPn Prune est venue présenter ses prévisions de récolte alors même que les épisodes de gel sévissent toujours et que les arboriculteurs du Sud-Ouest luttent depuis plusieurs jours pour préserver le fruit de leur travail.
Pour le moment, le potentiel de production reste annoncé à un peu moins de 50.000 tonnes.
Le bassin sud-est, qui représente 14 % de l’offre nationale, devrait atteindre une pleine récolte en Reine-Claude.
Le vent a permis d’éviter le gel dans le bassin lorrain, ce qui laisse présager une belle récolte en mirabelle.
Dans le Sud-Ouest, qui produit les deux tiers de l’offre française, les récoltes ne devraient, quant à elles, pas dépasser les 80 % habituellement attendus. Certaines parcelles trop chargées l’an passé ont un peu alterné et des conditions très pluvieuses sur la floraison ont parfois été favorables pour la pollinisation.
Joël Boyer, coprésident de l’AOP, ajoute également que « ces prévisions restent à confirmer après la fin de la chute physiologique qui se poursuit encore deux semaines et, bien évidemment, après la période de gel actuel. »
Pour autant, si la tendance se confirme, la filière française sera en mesure de fournir 80 % du marché national. Aujourd’hui, plus de 42 % des ménages français consomment quelque 55.000 tonnes de prune chaque année.
Une gouvernance renforcée
L’AOPn Prune prend dès cette année une nouvelle ampleur et voit sa gouvernance évoluer et se renforcer avec l’arrivée, au côté de Joël Boyer, de Jérôme Capel à la coprésidence. Arboriculteur dans le Tarn-et-Garonne, il cultive 30 ha de prune de table.
L’AOP se met désormais en ordre de bataille pour mieux suivre les volumes, les marchés et la mise en avant de l’offre française, comme le soulignent les deux coprésidents : « La prune est principalement achetée par “impulsion”. La visibilité est le maître mot d’une campagne réussie et cette visibilité tient en grande partie au travail de la distribution pour la mettre en valeur. La réussite et la pérennité de la filière nécessitent le maintien d’un engagement fort de l’aval non seulement sur la mise en avant du produit français de juillet à octobre, mais aussi et surtout sur la juste rémunération de la production. C’est indispensable pour que tous soient en mesure de relever les défis de demain : écologiques et climatiques entre autres. »
Une charte de production qui évolue
L’autre nouveauté de cette année 2024 est l’évolution de la charte de production fruitière intégrée vers une meilleure protection de la biodiversité, une irrigation de précision, une gestion encore plus économe en intrants…
C’est donc en toute logique que l’AOPn Prune a demandé officiellement à rejoindre la démarche Vergers écoresponsables. « Cette année 2024 sera une année test avant de pouvoir, dès 2025, ajouter notre pierre à l’édifice aux côtés de la pomme, la poire, la pêche, la nectarine et l’abricot », se réjouit Joël Boyer.