Bienvenue sur le plateau de Soleihet (prononcer « soleillé »), au nord de Sisteron, territoire aux mille agricultures où vergers, lavandin et céréales se côtoient à fleur de montagnes. Benjamin Cucchietti, jeune enfant du pays, y exploite une SAU de 52 hectares dont 35 de vergers : pommes et poires, certifiés Vergers écoresponsables, Global Gap et HVE 3. Pour Benjamin, féru de technique et de conduite de l’arbre, chaque jour est l’occasion de relever un nouveau défi : « Je vous garantis que les jours ne se ressemblent pas ! » Il représente la troisième génération sur l’exploitation et réalise sa mise en marché via Jouffruit.
Cartographier la floraison
Grâce à un renouvellement régulier du verger, Benjamin exploite aujourd’hui 70 % de ses arbres en haies fruitières, espacées de 3,5 ou 4 mètres en fonction des parcelles, ce qui lui permet de passer un lamier de taille et d’économiser jusqu’à 30% de coûts de main d’œuvre : « On passe un coup de lamier après la récolte. De fait, durant la taille hivernale, les ouvriers n’ont plus qu’à affiner. » Cette année, Benjamin va même tester un service de cartographie de la floraison pour optimiser son éclaircissage. Grâce à un système embarqué installé à l’avant de son tracteur, il va réaliser sa propre cartographie de la floraison : tous les arbres de la parcelle seront photographiés et l’intensité de floraison de chaque arbre sera évaluée de manière objective. Benjamin pourra alors moduler - et réduire ! - ses interventions d’éclaircissage, qu’elles soient chimiques ou mécaniques. « Mon futur objectif ? Acquérir des plateformes automotrices d’ici 3 à 4 ans », annonce le jeune homme, qui cherche à minimiser les interventions au verger, la pénibilité de la récolte et les manipulations des fruits : « L’opérateur n’aura plus qu’à cueillir la pomme et la poser sur un tapis ! »
Si la SCEA utilise des sécateurs électriques depuis plus de 15 ans, c’est la première année où l’équipe est passée au 100 % électrique. « Avant, j’utilisais 4 sécateurs pneumatiques pour le haut des arbres et 2 sécateurs électriques pour le bas. ». Niveau pénibilité du travail, c’est un vrai gain : « Avec l’électrique, l’ouvrier porte un sécateur qui pèse beaucoup moins que le pneumatique. L’outil fait moins d’à-coups, il est plus silencieux… C’est bien plus confortable ! » Mais Benjamin économise aussi en carburant pour les passerelles, qui forcent moins : il est passé d’un plein tous les 4 jours à un plein tous les 7 jours. Chaque soir, après leur journée de taille, les ouvriers rapportent les sécateurs à Benjamin. C’est ce dernier qui se charge de les entretenir : affuter, graisser, mettre en charge pour la nuit (il faut 5 heures de recharge pour 8 heures de travail). En fin de saison, les sécateurs partent à la révision et reviennent « comme neufs. Au final, c’est beaucoup moins d’ennuis que le pneumatique ! », conclut le pomiculteur… à qui on souhaite, par ailleurs, un excellent mandat de Mister France Agricole !