
Les visiteurs du Salon Vi-TIC pourront observer des robots viticoles en action, comme le Bakus de Vitibot.
© DigilabResponsable du Digilab de Bordeaux Sciences Agro, Nathalie Toulon a coorganisé le Salon Vi-TIC avec Innovin, Agri Sud-Ouest Innovation, le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine, la fédération des Cuma et le Vinitech-Sifel.
>>> Qu’est-ce que le numérique et la robotique peuvent apporter à la filière vitivinicole ?
Nathalie Toulon : La viticulture est confrontée à un certain nombre de défis et est engagée dans une transition agroécologique, ce qui implique de maîtriser des facteurs environnementaux mais aussi sociaux, tout en maintenant la qualité des vins et la performance économique. Il faut donc agir en même temps sur tous les fronts, et il est nécessaire d’avoir une connaissance précise de ce qui se passe dans son vignoble pour prendre des décisions au bon moment et de façon adaptée.
Nathalie Toulon, organisatrice du Salon Vi-TIC et responsable du Digilab de Bordeaux Sciences Agro.
Le numérique permet cela grâce aux capteurs qui enregistrent des données qui sont ensuite analysées par différents moyens, notamment l’intelligence artificielle, ce qui produit de l’information et donc une aide à la décision. La robotique permet, quant à elle, d’agir différemment, en optant, par exemple, pour des moyens d’action plus fréquents mais plus ciblés, et donc moins impactants pour l’environnement.
>>> Les solutions aujourd’hui proposées sur le marché sont-elles matures ?
N. T. : Il y a différents niveaux de maturité. Certaines technologies, comme la télédétection, sont apparues il y a plus de 20 ans. D’autres solutions telles que les capteurs embarqués et associés à l’intelligence artificielle sont plus récentes et sont en train de se concrétiser. Les professionnels se posent beaucoup de questions vis-à-vis de ces outils : est-ce fiable ? Sont-ils faits pour moi ? Vais-je investir à perte ? C’est pour lever ces inquiétudes que nous organisons Vi-TIC.
Sur une après-midi, nous rassemblons un panel de solutions concrètes et prêtes à l’emploi réparties en cinq thématiques : chai connecté, robotique à la vigne et au chai, protection du vignoble, traçabilité et optimisation du travail, et monitoring. Notre objectif est de donner aux viticulteurs un premier niveau de connaissance pour qu’ils décident d’aller éventuellement plus loin en testant ces outils sur leur exploitation, et peut-être les adopter définitivement.
>>> La précédente édition de Vi-TIC a eu lieu en 2022. Quelles sont les principales nouveautés cette année ?
N. T. : Une large place est laissée à la robotique avec la démonstration de robots viticoles, et beaucoup de solutions s'appuient aujourd’hui sur l’intelligence artificielle. Il y a également de nouvelles solutions au chai, un domaine où le numérique et la robotique étaient moins visibles. On voit arriver dans les exploitations des outils qui permettent de surveiller la vinification, en particulier la fermentation, grâce à des capteurs qui évitent d’avoir à faire des relevés soi-même.
Certaines tâches peuvent être automatisées en mettant en place des dispositifs de refroidissement ou de relevage, par exemple, qui se déclenchent à partir d’un certain seuil. On peut aussi citer les cobots qui réalisent des opérations de manutention tout en récoltant des données.
Salon Vi-TIC : jeudi 4 juillet de 14 h à 18 h 30 au château Luchey-Halde à Mérignac. Entrée gratuite mais inscription obligatoire sur le site de Vi-TIC.