![« Nous avons revu tout le mobilier de certains magasins afin de déployer un coté caviste, avec notre mobilier Grand Cru », explique Sébastien Desbeux, Category Manager Liquide pour les magasins Match au Luxembourg. Photo : DR](https://ibp.info6tm.fr/api/v1/files/6527ac30396e22757c1f4908/methodes/pag_article/image.jpg)
Sébastien Desbeux, Category Manager Liquide pour le Luxembourg et Benjamin Loze, acheteur pour les supermarchés Match nous donnent leurs points de vue sur le marché du vin au Luxembourg en GD.
Deux marchés dans le pays
Benjamin Loze, acheteur Responsable des Achats Vins France, Belgique et Luxembourg pour les Supermarchés Match, pour les régions : Vallée du Rhône, Provence-Corse, Languedoc Roussillon, Sud Ouest, IGP, VSIG explique : « Le Luxembourg, c’est deux marchés : Le marché intérieur et le marché frontalier. C’est un marché de connaisseurs et d’amateurs, de réputation, mais ils achètent surtout de belles étiquettes. Leurs principaux critères d’achat sont la réputation du vin, l’AOP et les signatures. Dès que l’on sort des vins dits "journalistiques", il est très compliqué de s’implanter. Ce qui peut faire la différence ? Des médailles, notamment celles du Concours Mondial de Bruxelles, ou égaiement des notes de Parker, Suckling…Quand j’achète du vin pour le Luxembourg, j’y prête attention. Le client luxembourgeois est très demandeur et en attente d’un service 5 étoiles ; il faut être à sa disposition. Cela demande un investissement en personnel et en service très important, ce qui rend la tâche compliquée aux vignerons qui ne sont pas sur place. Il faut faire des dégustations, des animations dans les magasins. Nous avons 28 magasins Match au Luxembourg. 28 magasins différents ! Il faut vraiment s’adapter à sa zone de chalandise. Il y a également un marché des villes et un marché des campagnes. En ville, les loyers sont très élevés et la clientèle a à fort pouvoir d’achat. Au fin fond de la Moselle, le client n’a pas forcément un pouvoir d’achat de banquier. Il a plutôt une consommation classique et régulière. La clientèle des villes est plus zappeuse. Dans la capitale du Luxembourg, nous n’avons pas de magasin. Bordeaux se place en n° 1, avec ses Grands Crus, le Rhône est bien représenté, le Languedoc a bien poussé aussi ces dernières années, ainsi que la Provence. C’est l’effet rosé ! Avec Minuty notamment. Par contre, Nous ne vendons quasiment pas de vins en provenance du Sud-Ouest, de la Loire ou encore de l’Alsace. C’est un marché de vin rouge, et de rosé. Pour les blancs, les clients préfèrent boire luxembourgeois. Les Luxembourgeois adorent les bulles aussi. Évidemment les crémants du Luxembourg, mais aussi les champagnes, pour le prestige. Les grandes marques telles que Moet et Chandon, Veuve-Cliquot….Concernant le marché frontalier, de nombreux Belges viennent consommer et acheter du vin au Luxembourg, mais je connais mal la consommation allemande. Mes magasins alsaciens vendent beaucoup de cuves closes, qui plaisent aux Allemands. J’en déduis que des vins mousseux d’entrée de gamme, sans compétition avec les crémants, doivent trouver un marché au Luxembourg. Notre activité est rythmée par des temps forts. Les foires aux vins d’automne et de printemps, des opérations thématiques l’été sur des rosés, mises en place en 2019 mais arrêtée à cause de la Covid. Nous les reprendrons en 2022. Et en fin d’année, les bulles et le champagne prennent le relais. »
Article paru dans Viti Leaders n°464 d'octobre 2021