À l’occasion du Salon mondial Millésime bio 2019, l’association interprofessionnelle Sudvinbio a mandaté le cabinet d’analyse IWSR pour réaliser une étude sur l’évolution et les perspectives de ventes de vins tranquilles bio à l’export sur la période 2017-2022. Selon les analystes, la consommation pourrait encore augmenter, notamment sur les marchés américain et britannique.
Avec une progression de 104 % entre 2012 et 2017, l’Europe est la zone géographique motrice pour la consommation mondiale de vins tranquilles bio. L’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Suède sont responsables de cette dominance européenne et représentent, en cumulé, plus de la moitié de la hausse de la consommation entre 2012 et 2017. Dans les cinq années à venir, ces pays continueront de tirer le marché mondial des vins bio, au même titre que les États-Unis.
La consommation de vin et de vin AB progresse aux États-Unis
En effet, dans les cinq prochaines années, la consommation américaine de vins bio devrait augmenter de 14,3 % pour atteindre 8,7 millions de caisses. Les consommateurs américains sont particulièrement sensibles aux questions de santé, d’environnement et de bien-être animal. Par ailleurs, la consommation de vins, bio ou non, continue à progresser aux États-Unis (318 millions de caisses en 2017).
Les vins bio consommés aux États-Unis sont américains à 72 %, tandis que 6 % seulement proviennent de France. Il existe donc un potentiel de croissance du marché. Néanmoins, selon l’étude commanditée par SudvinBio, la consommation de vins bio demeurera une niche aux États-Unis, avec seulement 2,6 % de parts de marché à l’horizon 2022.
Les amateurs américains de vins bio sont majoritairement des millenials (nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990), des femmes et des habitants des grandes villes telles que New York, Los Angeles, Chicago ou encore Dallas.
Moins de vins consommés au Royaume-Uni mais plus de vins bio
Les consommateurs de vins bio britanniques, eux, sont déjà des amateurs de vin ou des acheteurs de produits bio en général. Ils appartiennent à la classe aisée et sont des métropolitains. Parmi les facteurs qui orientent l’achat de vins bio au Royaume-Uni, la santé, au cœur des préoccupations, un souhait accru de qualité ou encore une offre plus étoffée. À tel point que le marché du vin bio ne cesse de grignoter des parts de marché, dans un contexte où la consommation de vin en général est en léger déclin et va le rester pour les cinq prochaines années.
La consommation de vins bio pourrait tripler au Royaume-Uni entre 2012 et 2022, pour atteindre 9 % de la consommation totale de vin (9 millions de caisses sur 101 au total) contre 2,7 % en 2012. Le potentiel de progression pour les vins bio est très important, malgré le Brexit. Ils achètent leurs vins essentiellement en supermarché (à 70 %) mais les achats en ligne sont en augmentation. L’origine des vins bio consommés est principalement la France (27 %), puis l’Italie (24 %) et l’Espagne (21 %).
Les vins bio resteront un marché de niche en 2022
Ainsi, au niveau mondial, la progression de la consommation de vins bio pourrait atteindre 30 millions de caisses entre 2017 et 2022, mais restera un marché de niche. La proportion de vins bio consommés dans le monde dépassera tout juste les 3 %.
Les petits marchés de consommation comme ceux de l’Espagne, de la Norvège et de l’Afrique du Sud pourraient largement progresser, tandis que la France et l’Allemagne resteront leaders. Le marché américain, qui accuse un retard sur la période 2012-2017, devrait connaître une importante accélération d’ici 2022.
Il est également à noter que l’Allemagne représente le marché de vins bio le plus important pour les rouges comme pour les blancs, la France enregistre la plus forte consommation de vins bio rosés.
Article paru dans Viti Leaders d'avril 2019