Prévoir le potentiel de la récolte grâce au climat

Décomposer la trajectoire climatique du millésime afin de prévoir les composantes œnologiques de la vendange, tel a été le travail des Œnocentres depuis 2007.
 
Au cours de la conférence du millésime 2013, Maxime Christen, ingénieur en viticulture et œnologie de l’Œnocentre de Blanquefort, a expliqué:

En prévoyant plus tôt les caractéristiques de la vendange, nous pouvons donner des pistes aux viticulteurs afin qu’ils puissent adapter leur itinéraire de vinification.

 
Après un long travail de collecte d’informations, les chercheurs ont réussi à décrire le profil du millésime en considérant trois paramètres de la trajectoire climatique:

  • la température,
  • les précipitations,
  • l’insolation.

 Ils ont cherché à déterminer si, à certaines périodes, la combinaison de ces trois facteurs pouvait avoir une influence forte sur:

  • le rendement,
  • le potentiel technologique,
  • le potentiel phénolique.

 
Maxime Christen a expliqué ce que l’analyse du millésime 2013 permettait de prévoir dans le vignoble bordelais:
 

1) L’effet de la température

Les températures ont été très déficitaires en début de cycle, au débourrement et à la floraison, ce qui était défavorable à la photosynthèse et a causé un retard phénolique. Les vignes ont ainsi subi un déficit énergétique au stade boutons floraux séparés et lors de la floraison, ce qui a influencé le rendement.
 
Concernant le potentiel technologique, la véraison a été tardive et les conditions estivales avec des températures très chaudes en juillet, n’ont pas permis de rattraper le retard d’accumulation en sucres. De plus, les conditions en août et septembre n’ont pas permis de dégrader le potentiel en acide malique très élevé au moment de la véraison.
 
Au niveau du potentiel phénolique, la fin de campagne a été favorable à l’extractibilité, avec des amplitudes thermiques jour/nuit marquées.
 

2) L’effet des précipitations

La campagne a été globalement bien pourvue en eau surtout en fin de cycle en juin, juillet et septembre. Les précipitations importantes au moment de la floraison ont accentué la coulure. L’effet sur le rendement a donc été cumulé avec les températures déficitaires.
 
Pour ce qui est du potentiel technologique, il n’y a pas eu de stress hydrique suffisamment marqué pour être favorable à l’accumulation des sucres dans les baies. Les précipitations en septembre ont causé un effet dilution. En revanche, la pluviométrie d’avril à juin a été favorable à l’accumulation d’acide malique.
 
Au niveau phénolique, la contrainte hydrique est responsable du faible potentiel en anthocyane. Toutefois, les conditions ont été favorables à l’accumulation des tanins.
 

3) L’effet de l’insolation

Le déficit d’insolation en mai a causé une réduction de la photosynthèse et a causé de la coulure. Les trois paramètres du climat ont donc eu un effet négatif sur le rendement.

Le mois d’août, très ensoleillé, a été plutôt favorable à l’accumulation de sucres, mais la dynamique a été rompue en septembre avec un déficit d’insolation. Concernant l’acidité, la dégradation de l’acide malique a été modérée.
 
Enfin, la faible exposition des grappes en septembre a été défavorable à l’accumulation des anthocyanes.
 
Paul Godart de Beaufort, œnologue à l’Œnocentre de Blanquefort a conclu:

Ce millésime, qui n’a pas été évident, a démontré que l’étude de la trajectoire climatique donne des résultats en accord avec ceux observés sur le terrain.

 
Pensez-vous que cette méthode constituera un bon outil de conseil pour l’avenir?
 
Pour aller plus loin:
► mon-viti: Bientôt un outil météo au point?
► mon-viti: Un outil pour éviter le stress hydrique

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