Selon les estimations d’Agreste établies au 13 juillet 2018, la production viticole se situerait en 2018 entre 46 et 48 millions d'hectolitres, soit un niveau supérieur de 27 % à celui de 2017 et de 7 % à celui de la moyenne des cinq dernières années.
La pression du mildiou a été extrêmement forte depuis le printemps, occasionnant des pertes. Pour autant, la situation dans la majeure partie des vignobles reste favorable à la production. Les réserves hydriques des sols sont excédentaires dans la plupart des bassins viticoles.
Point par bassins
En Champagne, grâce aux températures élevées, le vignoble présente 15 jours d’avance par rapport à la moyenne décennale. Les maladies sont maîtrisées. Les orages n’ont eu qu’une faible incidence sur la production du bassin. Celle-ci est prévue en hausse sur un an. Au 13 juillet, les volumes indicatifs en AOP n’ont pas encore été fixés par l’interprofession.
En Bourgogne et Beaujolais, la floraison s’est bien déroulée. Les grappes sont généreuses. La végétation présente en Bourgogne 3 semaines d’avance comparée à une année normale. Seul le Mâconnais a été touché par la grêle. La pression des maladies est parfois forte, mais sans incidence majeure à la mi-juillet. La production de la zone est prévue en hausse sur un an (+ 11 %).
En Alsace, la floraison a été abondante. Les grappes, bien fournies, sont en avance d’une dizaine de jours comparées à la moyenne sur 30 ans. Mi-juillet, l’état sanitaire est préservé. La production est prévue en nette hausse comparée à celle de 2017, touchée par le gel, et au-dessus de la moyenne sur 5 ans.
En Savoie, la production est prévue en hausse. Dans le Jura, après la très faible récolte de 2017, la production devrait atteindre son plein potentiel. Le mildiou est présent, mais sans conséquence à la mijuillet.
Dans le Val de Loire, le vignoble est bien fourni en grappes. La pression des maladies est forte (mildiou et maladies du bois), entraînant parfois des pertes. Le millésime devrait être précoce. La végétation présente une avance de 15 jours par rapport à la moyenne. Les sols sont rechargés en eau. La production est prévue en hausse par rapport aux années précédentes.
Dans les Charentes, l’épisode de grêle du printemps occasionne des pertes de 7 % de la production. Le mildiou est généralement bien contenu. Malgré les pertes, la production est prévue à un niveau supérieur à la moyenne sur 5 ans. Les surfaces en production en Cognac progresseraient de 0,5 % (800 ha). Les rendements devraient atteindre un optimum (120 hl/ha), grâce aux réserves hydriques des sols.
Dans le Bordelais, la grêle du printemps a touché 7500 ha à des degrés divers. Le climat plus sec de début juillet enraye la progression du mildiou qui menaçait. La production serait supérieure à celle de 2017, sévèrement touchée par le gel. Les surfaces en AOP progresseraient de près de 500 ha.
Dans le reste du Sud-Ouest, à la mi-juillet, le mildiou ralentit suite à l’installation d’un climat plus sec. Les pertes qu’il occasionne seraient compensées par le développement notable des grappes. La coulure a parfois été présente.
En Languedoc et Roussillon, le mildiou a été virulent jusqu’à l’arrivée d’un climat plus sec à la mi-juin. Les dégâts sur grappes seraient très variables. La grêle a occasionné des pertes dans l’Ouest audois. Les sols sont bien pourvus en eau en ce début d’été, contrairement à 2017. La production du bassin renouerait avec son niveau moyen, après une récolte 2017 réduite.
Dans le Sud-Est, la sortie de grappe a été abondante, mais affectée ensuite par de la coulure sur Grenache. Les précipitations ont perturbé la floraison. Le développement important du mildiou occasionne des pertes. Au 1er juillet, les réserves en eau des sols sont néanmoins nettement supérieures à la moyenne sur 30 ans. La production est anticipée en hausse sur un an, mais inférieure à la moyenne.
En Corse, le nombre de grappes est élevé, mais avec de la coulure après floraison. Là aussi, le mildiou occasionne des pertes. Les réserves en eau des sols sont excédentaires.
