Sur l’île d’Oléron, une ancienne pépinière de vignes américaines implantée au XIXe siècle a été prospectée. S’il ne demeure pas grand-chose de l’organisation originelle, plusieurs génotypes originaux ont été découverts et pourraient être introduits à l’avenir dans les programmes de sélection.
Repéré en 1861 en France, le phylloxera a provoqué la destruction d’un million d’hectares en vingt ans. Une fois adoptée l’idée d’utiliser des vignes greffées, il restait à replanter. Mais pour cela, la disponibilité en matériel végétal était cruciale. Plusieurs pépinières ont alors vu le jour, dont une parcelle de vignes américaines de 2 ha sur l’île d’Oléron, plantée entre 1877 et 1884 sous la direction de l’administration des forêts. Le temps a passé et la parcelle n’a plus été exploitée.
Jusqu’en 2016, date à laquelle une équipe de chercheurs a réalisé une prospection, à l’initiative du Conservatoire du vignoble charentais. « La parcelle s’est ensauvagée, mais des individus sont demeurés et/ou se sont perpétués, explique Sébastien Julliard, directeur du Conservatoire et membre de l’expédition. Nous avons recueilli des échantillons de 47 individus différents morphologiquement, dont 35 se sont révélés différents génétiquement. »
Parmi ceux-ci, 29 n’étaient pas référencés dans les collections : 19 Vitis riparia originaux et plusieurs croisements avec Vitis longii (solonis), tous étaient indemnes de viroses.
« Il reste maintenant à évaluer le potentiel de cette nouvelle source de biodiversité, l’introduire dans les conservatoires et dans les programmes de sélection, si cela semble intéressant », résume Sébastien Julliard.
Article paru dans Viti Leaders n°423 de mars 2017