1964-2014 : La station de semences fête ses 50 ans

CP : A. Lavoisier/Pixel Image

Un demi-siècle ! Terre Atlantique a soufflé les 50 bougies de sa station de semences, située à Aigrefeuille d’Aunis en Charente-Maritime, ce mercredi 4 juin. Associé à la traditionnelle visite de la plateforme d’expérimentation de la coopérative, l’événement a drainé environ 500 personnes, adhérents, salariés, invités et acteurs historiques de la station.

Orchestrée par Thierry Corre, responsable agronomique, et ses équipes, la visite des essais – 5000 microparcelles – a mis l’accent sur les comportements variétaux (colza, blé et orge), les stratégies de fractionnement de la fertilisation azotée, la comparaison de différents itinéraires culturaux raisonnés et bas IFT ainsi que des essais de solutions de biocontrôle dans le cadre de la démarche B Motived d’InVivo. « Même si le fond du travail reste l’évaluation des variétés, leur comportement face à la maladie ou à divers programmes de protection, nous élargissons de plus en plus notre travail », a précisé Jean-Yves Moizant, président de la coopérative. En effet, Terre Atlantique avait organisé des ateliers autour du réglage de la moissonneuse-batteuse, de la technologie RTK, et de l’imagerie aérienne acquise par drone dans le cadre du pilotage de la fertilisation. À noter également : un atelier sur les bonnes pratiques agricoles vis-à-vis des pollinisateurs a donné la parole à un apiculteur et à un fournisseur.

Terre Atlantique avait convié un acteur majeur de la filière semencière française : François Desprez, président de la maison Desprez, président de l’UFS de 2009 à 2013 et membre du comité central du Gnis. « Je suis très heureux de revenir à Aigrefeuille car je conserve un souvenir mémorable de mon séjour à la coopérative en août et septembre 1978 », lors d’un stage effectué au Cetiom, qui tentait de relancer la culture du tournesol, tombée alors à 30000 ha au niveau national.

La station avait alors une quinzaine d’années, et la filière semences en France et dans le monde était en pleine transformation, se souvient François Desprez : « D’abord, cette période se caractérise dans sa première phase par une formidable croissance puisqu’à titre d’exemple, la production de semences certifiées de céréales à paille en France passe de 600000 quintaux en 1964 à 6 millions en 1980 puis à un peu moins de 7 millions trente ans plus tard. Ce résultat est la conséquence de l’investissement en agriculture que permet la mise en œuvre de la politique agricole commune à partir de 1962, seulement deux années avant que Terre Atlantique ne crée sa station de semences. »

Ce développement est également facilité par la ratification de la convention internationale de l’UPOV en 1961, par les accords passés sur les semences de ferme en matière de céréales à paille, et par les règlements techniques de certification. S’en suit aussi l’internationalisation de l’activité semencière, la concentration des acteurs… et l’arrivée des biotechnologies.  

Et à ce jour, « l’industrie semencière française doit relever plusieurs défis et saisir des opportunités », a martelé François Desprez, citant le dispositif européen Better Regulation, les normes poussières, et la concurrence à l’international. Autant de challenges donc, mais la France a ses atouts : « D’abord, celui d’un marché national avec un chiffre d’affaires de près de 3 milliards d’euros qui demeure et demeurera important. Nous disposons aussi d’un terroir et d’un savoir-faire, en grande partie entre les mains des agriculteurs-multiplicateurs, qui n’existent nulle part ailleurs et qui permet à l’industrie semencière française d’offrir des semences de qualité avec régularité malgré l’influence croissante des accidents climatiques. Nous avons en outre la chance de pouvoir nous appuyer sur une organisation collective efficace, mais aussi sur des filières motivées par l’innovation en matière de variétés et de semences. »

Terre Atlantique dispose de ces atouts à l’échelon régional et a su les utiliser : « En ce cinquantième anniversaire, vous avez donc toutes les raisons d’être confiants dans la pérennité et le développement du métier de semencier chez Terre Atlantique », a conclu François Desprez.

 Terre Atlantique a ensuite retracé les grandes étapes de sa station de semences, avec la présence et les souvenirs de Vincent Métayer, administrateur et dernier président de la coop MCA et multiplicateur de semences, et de M. Mercier, ancien directeur de MCA à l’origine des débuts de la production de semences en Aunis…

Leur implication dans l’orientation stratégique de la coopérative aura ainsi mené à la station de semences telle qu’elle est actuellement : une station multi-espèces (1250 ha autogames, 1300 ha blé hybride, 1200 ha tournesol, 250 ha colza, 500 ha maïs)  qui fait appel à 200 producteurs, génère 15 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 19 salariés.

Jean-Yves Moizant a insisté sur l’impérieuse nécessité d’en « assurer le développement et la pérennité », et de fait, a évoqué la question de l’irrigation, nécessaire pour la moitié de la surface de production, mais qui reste un dossier compliqué.

Malgré ces enjeux, la journée s'est poursuivie dans la convivialité, autour de produits locaux.

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