Un marché foncier agricole en berne, mais des signaux positifs

La Fédération nationale des Safer a dévoilé son analyse des marchés fonciers ruraux le 22 mai. Si les transactions sont en berne, tant en valeur qu'en nombre, la fédération note le repli, une année encore, de l'artificialisation des terres.

 

La Fédération nationale des Safer (FNSafer) déplore la consommation masquée du foncier agricole, qui détourne l'usage agricole. Pratique estimée entre 15.000 et 20.000 hectares par an.

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En 2023, la France a perdu 13.000 hectares d’espaces agricoles et naturels, partis rejoindre les terres urbanisées. Même si chaque hectare artificialisé est un hectare de trop, cette tendance marque un repli bienvenu pour la seconde année consécutive.

La Fédération nationale des Safer (FNSafer), qui a dévoilé les tendances 2023 du foncier agricole en cette fin mai, déplore également, outre cette artificialisation des terres agricoles, la consommation masquée du foncier agricole : « Il s’agit d’achats de terres par des non-agriculteurs conduisant à un changement d’usage », précise Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer, qui chiffre ce phénomène entre 15.000 et 20.000 hectares par an.

-21% en valeur : les marchés du foncier agricole en berne

En 2023, la FNSafer liste 330.000 transactions, soit une baisse de plus de 11%, dont :

  • 105.000 en terres agricoles ;
  • 9.000 en vignes.

Elles ont concerné près de 700.000 hectares (-8,7%) dont :

  • 455.000 ha en terres agricoles ;
  • 16.000 ha de vignes.

En valeur, les transactions cumulées de l’année 2023 pour un montant total de 36.5 milliards d’euros (-21%), dont :

  • - 7,5 Mds d’euros en terres agricoles ;
  • - 1,2 Mds d’euros de vignes.

Davantage de formes sociétaires, mais l’entreprise individuelle reste majoritaire

Pour la première fois, la FNSafer publie son analyse du marché sociétaire. La loi Sempastous, entrée en application début 2023, offre un nouveau cadre juridique et « apporte de la transparence sur plus de 900.000 hectares concernés par une opération sociétaire au cours de l’année 2023 ».

À noter : le fermage reste le mode de faire valoir le plus répandu. Cela étant, il baisse au profit des locations de terres auprès des associés.