Aléas climatiques : un éleveur laitier du Morbihan anticipe un déficit fourrager de 236 t de matière sèche

Romain Perron se prépare à des printemps peu poussant et des étés secs. Cet éleveur laitier de Bretagne était présent au Salon de l’herbe et des fourrages le mercredi 29 mai 2024.

Romain Perron au Salon de l'herbe, Scea l'Ellé

La SCEA de l’Ellé produit en moyenne 9,2 t de MS par hectare. Soumis à un scénario de référence « printemps peu poussant et été sec », la production de Romain Perron passerait alors à 6,4 t de MS/ha,

© Léa Fréhel

Lors du Salon de l’herbe 2024, Romain Perron, éleveur laitier dans le Morbihan, est venu présenter les adaptations qu’il a effectuées sur sa ferme pour faire face au changement climatique. Pour alimenter sa  réflexion, il s’est d’abord basé sur des projections réalisées à l’aide de l’outil ClimAléas-Test.

Dans le cadre du programme Fermadapt, cet éleveur a planché de façon individuelle et collective sur les différentes mesures à mettre en œuvre sur son exploitation pour limiter les effets climatiques. Objectif 2025 : conserver un niveau de production égal à celui d’aujourd’hui.

Un état des lieux pessimiste

La SCEA de l’Ellé produit en moyenne 9,2 t de MS de fourrages par hectare. Soumis à un scénario de référence « printemps peu poussant et été sec », la production fourragère passerait à 6,4 t de MS/ha, soit une perte de 31 % des volumes totaux.

Sur l’exploitation, cela se traduirait par un déficit de 236 t de MS au total, soit une perte de 51 t de MS au pâturage et de 185 t de MS de fourrages récoltés.

Des solutions déjà en place et d’autres à l’étude

Pour parer à cette éventualité, Romain Perron a déjà mis en place des actions pour réduire ces pertes :

 

  • utiliser le maïs à double fin ;
  • prioriser les enrubannages et les ensilages de foin ;
  • augmenter les surfaces en dérobées.

 

À court terme, cet éleveur prévoit d’augmenter ses surfaces accessibles en pâturage avec l’installation de deux boviducs, environ 27 hectares supplémentaires. Il envisage également une augmentation des surfaces cultivées en légumineuses de type luzerne.

À plus long terme, il souhaite optimiser la gestion de ses effectifs. « Face au changement climatique, il n’y a pas de réponse type. Il est donc essentiel de mener une réflexion individuelle », souligne Romain Perron.

SCEA de l’Ellé dans le Morbihan

  • SAU : 200 ha
  • Cultures de ventes : 70 ha
  • Cultures de haricots : 4 ha
  • Maïs ensilage : 50 ha
  • Prairies temporaires : 76 ha
  • VL : 135 prim’holstein
  • Volume de lait produit : 1,2 million de litres
  • Un atelier de production de porcs charcutiers (naisseur, engraisseur)