Dans le cadre de la conférence Grand angle lait, Amélie Fischer, chef de projets à l’Institut de l’élevage, a présenté ses travaux sur l’efficience alimentaire des vaches laitières, qui compare les ressources utilisées aux productions réalisées.
En prim’holstein, la part de consommation non valorisée en produits est de 6 % (Fischer et al., 2018), ce qui montre une bonne efficience. Toutefois, il est toujours possible de l’améliorer.
À l’échelle de l’animal, deux leviers sont à l’étude :
- Par la sélection génomique : il faut toutefois une population d’au moins 10 000 vaches génotypées avec mesure individuelle de l’efficience pour pouvoir sélectionner sur ce critère. Cela implique un partage de données au niveau international. En prim’holstein, la marge de progression est ténue, et permettrait un gain total de 300 kg MS/vache/an (4 % de la consommation annuelle).
- Par l’alimentation de précision : il s’agit de différencier l’apport alimentaire pour chaque vache. En effet, des essais (Fischer et al., 2020) ont montré qu'à même niveau de productions, les vaches efficientes consomment moins de MS/j que les autres. Ces études ont été menées sur des prim'holstein, avec une ration riche en maïs. Si on restreint les vaches moins efficientes au niveau de consommation des vaches efficientes, en leur retirant par exemple 2 kg de MS/j à l’auge, leur efficience augmente, sans détériorer ni leur production en lait, ni leur état corporel. Cependant, cette restriction n’est pas applicable en élevage, car cela demande de connaître l’efficience de chaque vache et de les alimenter individuellement. Des recherches sont en cours pour voir quel serait le potentiel avec une restriction uniquement sur les concentrés.
